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MR et Ecolo à couteaux tirés lors d’un débat des présidents de partis

Le Vif

La tension était palpable, lundi soir, entre Charles Michel (MR) et Jean-Marc Nollet (Ecolo), au cours du débat entre présidents de partis organisé à Namur par l’Union wallonne des Entreprises (UWE).

En désaccord sur les recettes à appliquer pour que la Wallonie se redresse et réponde aux défis qui l’attendent, les deux hommes se sont particulièrement affrontés sur la question du déploiement de la 5G alors que le comité de concertation – qui réunit le fédéral et les entités fédérées du Royaume – ne parvient pas à dégager d’accord sur le sujet, les entités fédérées rejetant la clé de répartition 80/20 utilisée lors de la dernière procédure d’octroi de licences.

Ironiquement interrogé sur ce blocage par le co-président d’Ecolo, Charles Michel a admis « des divergences de vue » au sein du comité de concertation tout en assurant « être totalement en faveur de la 5G ». « Nous n’avons pas deux discours. Au MR, nous n’avons pas de programme caché et ce que nous disons ne varie pas selon nos interlocuteurs », a ajouté le président des libéraux, mouchant au passage Ecolo. Au terme d’un débat minuté, Jean-Marc Nollet regrettera de n’avoir « pas eu le temps de répondre aux caricatures » entretenues par le MR.

Durant la soirée, les libéraux ont en effet redit leur opposition « à une transition énergétique punitive », dont la « facture sera payée par la classe moyenne qui travaille ». « Je ne soutiens pas l’interdiction pure et simple de prendre l’avion ou d’avoir une voiture de société. Le pouvoir d’achat est essentiel pour les familles », a ainsi asséné le Premier ministre.

Pour le reste, les présidents de partis ou leurs représentants – Charles Michel, Jean-Marc Nollet mais aussi Maxime Prévot pour le cdH, Jean-Claude Marcourt pour le PS, Germain Mugemangango pour le PTB et Pascal Dujardin pour Défi – ont exposé leur programme sur des thèmes allant de l’enseignement aux enjeux climatiques en passant par la révolution numérique, le redéploiement économique wallon ou encore le droit de grève.

Unanimement partisans d’une revalorisation des filières techniques face au problème des métiers en pénurie, ils ont également fait part de leur ambition pour la Région. « Il y a une Wallonie qui réussit et des success stories dont il faut parler. Nous ne devons pas attendre que la Flandre aille moins bien pour aller mieux », a notamment déclaré Maxime Prévot. « Nous devons combattre la fatalité et redresser la Wallonie grâce à la capacité d’impulsion des pouvoirs publics et des entreprises », a renchéri Charles Michel.

Quant à la question du droit de grève, plébiscitée par les spectateurs, elle a elle aussi donné lieu à quelques joutes verbales, Jean-Claude Marcourt appelant à davantage de concertation sociale tandis que le président du MR chargeait la FGTB. « Le droit de grève est un droit important à mes yeux mais il ne prime pas sur le droit de se déplacer et de travailler. Pendant quatre ans, la FGTB a passé son temps à essayer de contrer le travail de la majorité », a ainsi estimé le Premier ministre. « La vraie question, c’est celle de la responsabilité juridique des syndicats. Un jour ou l’autre, il faudra légiférer », a-t-il ajouté. Pour le cdH, Maxime Prévot n’a pas dit autre chose: « le droit de grève est un droit constitutionnel mais il a deux limites: celle du droit de se déplacer et celle de la responsabilité de ses actes », a-t-il conclu.

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