Manifestation des enseignants © Belga

Manifestation de l’enseignement francophone: entre 5.000 et 7.000 personnes

Le Vif

 » 30 enfants en maternelle. Imaginez le bordel », « Caroline, vos désirs font désordre », « Positive au mépris », « Tu es inDésir(ée) = démission », « Educ, pas trou duc »: entre 5.000 et 7.000 enseignants ont bruyamment manifesté jeudi matin à Bruxelles pour exprimer leur ras-le-bol face à la gestion actuelle de l’enseignement.

Venus par bus et trains entiers des quatre coins de Bruxelles et de la Wallonie, armés de nombreux drapeaux syndicaux verts, rouges ou bleus, les manifestants ont investi en fin de matinée la place Surlet de Chokier, siège du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Après deux ans de pandémie, le personnel enseignant se dit épuisé par la gestion de la crise sanitaire, face à laquelle il s’est souvent senti abandonné par le pouvoir politique qui lui a fourni bien peu de masques ou de détecteurs de CO2.

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Après deux ans de pandémie, le personnel enseignant se dit épuisé par la gestion de la crise sanitaire qui a profondément chamboulé l’école, mais aussi les réformes successives inspirées par le Pacte d’excellence et imposées à marche forcée.

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« Les réformes se succèdent les unes après les autres trop rapidement », souffle un peu plus loin cette institutrice venue avec quelques collègues de la région de Charleroi. « On n’a plus le temps de suivre. Il faudrait que ces réformes soient plus espacées », suggère-t-elle derrière son masque buccal à l’attention de la ministre de l’Education, Caroline Désir.

Première grande manifestation des profs depuis 11 ans, l’action de jeudi a mobilisé bien au-delà des seuls enseignants.

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De nombreux éducateurs, mais aussi du personnel administratif et ouvrier employé dans les écoles, étaient ainsi présents, tout comme quelques représentants des universités également. Quelques enseignants flamands étaient même présents pour apporter leur soutien à leurs collègues francophones.

Dans une chaude ambiance rythmée par les coups de sifflets, les pétards et une puissante sonorisation, l’humeur du jour était toutefois clairement à la colère et au désenchantement face à la gestion actuelle du système éducatif.

« L’école est de plus en plus gérée comme une entreprise, avec des résultats à atteindre, des superviseurs… Pour cela il y a de l’argent, mais pour réduire la taille moyenne des classes, non! », dénonce cet enseignant de latin d’Esneux tout en tenant un calicot ramolli par la pluie au-dessus de la tête.

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Comme annoncé, une délégation des manifestants a été reçue peu après 11h00 par l’ensemble du gouvernement présidé par Pierre-Yves Jeholet.

A la sortie de cet entretien qui a duré une petite heure, les représentants syndicaux n’ont pas caché leur déception, le gouvernement n’ayant, selon eux, rien proposé de neuf pour apaiser le malaise des enseignants.

« Je crois que nous allons devoir revenir à 20.000 », a ainsi lancé Roland Lahaye, de la CSC-Enseignement. « Le gouvernement ne nous a proposé aucune réponse claire, que ce soit pour lutter contre la pénurie d’enseignants, la fin de carrières ou l’amélioration de nos conditions de travail ».

« Concernant les négociations sectorielles, il n’y aura pas un penny en plus », a dénoncé de son côté Joseph Thonon, de la CGSP-Enseignement, en référence à la proposition du gouvernement de mobiliser 32 millions d’euros supplémentaires pour l’enseignement sur trois années.

« Il y aura des suites! », a-t-il promis devant la foule.

Le rassemblement s’est disloqué sur le coup de 13h00, sans incident.

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