Johan Van Overtveldt

L’infâme chômage des jeunes

Johan Van Overtveldt Johan Van Overtveldt is hoofdredacteur van Trends.

De plus en plus de jeunes sont sans emploi et ce sera pourtant à eux de payer la note de plus en plus lourde du vieillissement de la population. Nous avons là tous les ingrédients d’un cocktail explosif.

Toute comparaison historique présente des failles, mais l’évolution du chômage des jeunes en Europe pourrait chaque jour davantage se comparer à la Grande Dépression des années 1930. Que ce soit dans l’Union Européenne ou dans la zone euro, il semble que le chômage des jeunes soit en progression constante.

En moyenne, un jeune Européen sur quatre est sans emploi. Tous les pays européens ne sont pas pour autant égaux devant cette problématique. La Grèce et l’Espagne figurent au sommet du classement puisque dans ces deux pays plus d’un jeune sur deux se retrouve sans emploi. Dans les autres pays durement affectés par la crise euro (le Portugal, l’Irlande et l’Italie), le chômage touche environ un jeune sur trois. La Belgique se trouve dans la moyenne avec un chiffre près des 20%. A l’intérieur de l’UE seuls l’Allemagne (8,1%), l’Autriche (9%) et les Pays-Bas (9,7%) réussissent à garder le taux de chômage des jeunes sous la barre des 10%.

Le chômage est et reste humiliant pour toute société, mais il le devient particulièrement quand il s’agit de jeunes. Sur le plan personnel et mental, le statut de sans-emploi plombe l’évolution d’un jeune en ébranlant sa confiance en soi et en le poussant vers une vision particulièrement négative et cynique de la société. En outre, dans notre société occidentale le coût que représente le chômage est tout simplement inacceptable.

Ce vieillissement de la population pèsera très lourd sur les finances publiques de l’immense majorité des pays occidentaux. Jusqu’à maintenant, et dans le meilleur des cas, la politique n’a anticipé ce tsunami de coûts que de façon marginale. Lisez « The Clash of Generations » de Laurence Kotlikoff et Scott Burns ou encore les rapports annuels de La Commission du Vieillissement ou celui des économes du BIS (Bank for International Settlements) « The Future of Public Debt » (mars 2010) et vous aurez une idée de la situation pénible qui nous attend.

La génération actuelle d’adultes et de politiques pénalise la jeune génération de deux façons. Premièrement, il y a le manque manifeste de boulots qui est la conséquence d’une politique défaillante. Ensuite, notre enseignement est insuffisant pour préparer les jeunes au marché d’emploi. Sans parler de la concertation sociale qui provoque une escalade des coûts salariaux et hypothéquant en premier lieu les chances d’emploi des jeunes.

Prise en sandwich entre le peu, ou pas, de chances de trouver un emploi (et donc avec peu perspectives de voir son train de vie augmenter)et la note de plus en plus lourde du vieillissement de la population à payer, il faudrait un miracle pour qu’à l’avenir la jeune génération n’explose pas. On peut même s’étonner de ne pas déjà percevoir les prémices d’une éventuelle rébellion.

Johan Van Overtveldt

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