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Liège : un million d’euros pour une salle de consommation de drogue

Il s’agirait d’un centre intégré comprenant des services socio-médico-sanitaires et visant à amener les toxicomanes vers le secteur de l’aide et de soins, tout en permettant de sortir la consommation de stupéfiants de l’espace public.

Après la proposition de motion adoptée quasi à l’unanimité, le 23 mai dernier, par le Parlement wallon et visant à la mise en place d’expériences-pilotes de dispositifs intégrés en réduction des risques liés aux assuétudes et à la toxicomanie dans les grandes villes wallonnes, le conseil communal de Liège a désigné à l’unanimité, lundi soir, la fondation privée Tadam en tant qu’opérateur de la mise en oeuvre, de la gestion et de l’animation d’une salle de consommation dite à moindre risque.

Le 29 janvier dernier, le conseil communal de Liège s’est prononcé à l’unanimité en faveur de l’ouverture d’une salle de consommation de drogue, dite à moindre risque, en vue de réduire les nuisances engendrées par la toxicomanie de rue. Depuis lors, le bourgmestre liégeois a accompli diverses démarches. Le 16 mai, il a ainsi rencontré le ministre fédéral de la Justice, Koen Geens, qui a confirmé que l’accord de gouvernement ne prévoyait pas de modification de la loi de février 1921 relative à la consommation de produits stupéfiants. « J’ai néanmoins eu le sentiment que les difficultés rencontrées par la ville de Liège en matière de toxicomanie étaient entendues et que notre dossier trouvait matière à être à nouveau plaidé. Nous avons alors abordé la théorie des compétences implicites qui précise que lorsqu’une compétence est régionalisée, celle-ci doit pouvoir s’exercer pleinement sans que la législation fédérale n’y fasse entrave », a précisé Willy Demeyer.

Néanmoins, ce dernier garde bon espoir de voir aboutir les démarches liégeoises à un vote au niveau fédéral qui modifierait ladite loi et apporterait ainsi une sécurité juridique au projet. Aussi, il a sollicité le groupe PS de la Chambre afin qu’il réinscrive en urgence les deux propositions de loi déposées fin 2013 et qui avaient été rejetées par la N-VA et le CD&V.

Cette salle sera intégrée dans le quartier Cathédrale nord, dans les locaux où s’était établi il y a quelques années le projet pilote « Tadam » (traitement assisté par héroïne), à côté du commissariat de Wallonie-Centre. Son ouverture pourrait intervenir en septembre prochain. Il s’agirait d’un centre intégré comprenant des services socio-médico-sanitaires et visant à amener les toxicomanes vers le secteur de l’aide et de soins, tout en permettant de sortir la consommation de stupéfiants de l’espace public.

C’est cette même structure Tadam qui a été désignée pour en assurer la gestion. Le conseil communal a également voté, à l’unanimité, la mise à disposition de plus d’un million d’euros pour ce projet.

Christine Defraigne, cheffe de groupe MR, a regretté que cette problématique n’ait pas été prise « à bras le corps plus tôt dans la législature ». Quant au conseiller communal cdH Benoît Drèze, qui assurera la présidence de la fondation Tadam, il a précisé que ce projet n’est pas une nouvelle expérience-pilote mais qu’il est destiné à s’inscrire dans la durée.

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