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L’Europe de De Wever :  » les pays forts imposent leur norme aux plus faibles « 

Après la France, Bart De Wever poursuit son tout d’Europe des interviews avec la Catalogne. Au journal catalan La Vangurdia, le président de la N-VA explique notamment que « la Belgique et l’UE ont les mêmes vices de construction », en évoquant notamment les transferts financiers du nord vers le sud.

Alors que la Catalogne est en pleine ébullition indépendantiste, La Vanguardia interroge le président de la N-VA sur son succès électoral. « De l’extérieur, on envie la force du nationalisme flamand », note la journaliste, ce à quoi M. De Wever répond qu' »on trouve toujours l’herbe plus verte ailleurs ». Lui « envie » au contraire « le fort sentiment d’identité du peuple catalan » qui s’est donné à voir récemment dans une manifestation monstre pour l’indépendance.

Le nationaliste flamand se garde de trop comparer les mouvements indépendantistes européens. « Les Catalans sont une minorité dans un grand pays, et nous, une majorité. La plus grande partie des Catalans sont pour l’autonomie. En Flandre, le défi est de convaincre les gens sur l’autonomie ».

Interrogé sur la crise européenne, il voit des similarités entre l’UE et la Belgique. « La Belgique est une union de deux démocraties et l’Europe de 27 démocraties. C’est le même principe et je vois les mêmes vices de construction ».

Pour maintenir une telle union il faut être « en mesure de s’assurer que la politique économique et sociale est cohérente ». « Cela signifie », selon lui, « que les pays forts imposent une norme aux plus faibles. En Belgique, le problème est que nous ne pouvons pas le faire, exactement comme en Europe. On demande aux Allemands de faire preuve de solidarité et d’augmenter les salaires, mais ils ne veulent pas, ils ne paieront pas tant que ces autres pays n’auront pas démontré pas qu’ils respectent leurs normes budgétaires ».

« Les Flamands n’ont pas le sentiment que les Wallons utilisent les transferts de milliards d’euros pour atteindre notre niveau ou pour une plus grande cohésion, mais plutôt pour pérenniser leur situation. Nous ne voulons pas payer pour cela. Si l’union politique de la Belgique doit être maintenue, nous serons solidaires, mais l’autre partie doit s’efforcer d’atteindre notre niveau. La même chose vaut pour l’Europe. Je pense que les deux débats finiront par converger », poursuit-il.

Interrogé sur les résultats incertains des politiques d’austérité, M. De Wever estime qu' »on ne peut pas imposer à la périphérie un corset qui l’empêche de croître, parce qu’on entre alors dans un cercle vicieux qui conduit à la faillite et laisse les gens sans perspectives, sans rien à perdre, comme on le voit en Grèce ».

Avec Belga

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