Les voyages dans l’espace affectent notre cerveau de manière permanente selon une étude
Les voyages dans l’espace affectent notre cerveau de manière permanente. C’est ce que révèle une étude menée par des chercheurs des universités de Liège et d’Anvers dont les résultats viennent d’être publiés dans la revue scientifique Communications Biology.
L’Université d’Anvers a dirigé ce projet scientifique baptisé « BRAIN-DTI » par l’intermédiaire de l’Agence spatiale européenne (ESA). Les chercheurs ont prélevé des données d’imagerie par résonance magnétique (IRM) sur le cerveau de 14 astronautes en état de repos. Cela leur a permis d’étudier l’état par défaut du cerveau et de déterminer si celui-ci change ou non après un vol spatial de longue durée.
Ces scientifiques ont découvert comment le cerveau humain change et s’adapte à l’apesanteur, après un séjour de six mois dans la Station spatiale internationale. Le cerveau de l’enfant intègre progressivement les lois de la gravité pour fonctionner de manière optimale dans un environnement terrestre alors qu’en apesanteur, ces lois ne sont plus applicables.
De récentes analyses ont révélé comment la connectivité fonctionnelle, un marqueur de la corrélation entre l’activité de certaines zones cérébrales et l’activité d’autres zones, change dans des régions spécifiques . »La connectivité était altérée, après un vol spatial, dans les régions qui favorisent l’intégration de différents types d’informations, plutôt que de traiter un seul type d’information à chaque fois, comme les informations visuelles, auditives ou relatives aux mouvements », expliquent Steven Jillings et Florin Wuyts (UAntwerp).
Certaines de ces modifications persistent, même après huit mois de retour sur Terre », constatent-ils également tandis que « d’autres changements cérébraux sont revenus au niveau de fonctionnement des zones avant la mission spatiale« . « En 2016, nous avons été les premiers à montrer comment les vols spatiaux peuvent affecter les fonctions cérébrales d’un seul cosmonaute », déclare le Dr.Athena Demertzi (ULiège). « Nous sommes maintenant dans une position unique pour étudier le cerveau de plusieurs astronautes, à plusieurs reprises ».
Cette recherche est importante « pour préparer la nouvelle génération d’astronautes à des missions plus longues », commente Raphaël Liégeois, docteur en sciences de l’ingénieur (ULiège), spécialisé en neurosciences. En tant que futur astronaute de l’ESA, il sera le troisième Belge envoyé dans l’espace.