
Les produits toxiques de 35.000 tonnes de bombes fuitent au large de la côte
Juste devant Knokke se trouve un cimetière d’un genre particulier puisqu’il sert de dernière demeure pour des tonnes de bombes et de grenades datant de la Première Guerre mondiale. On pensait que la chose était sans danger. Jusqu’il y a peu. Des analyses viennent de révéler que les anciennes bombes relâchaient leurs produits chimiques.
Un cimetière de munitions contenant environ 35.000 tonnes de bombes et de grenades datant de la Première Guerre mondiale dans la mer du Nord présenterait des signes d’écoulement d’explosifs, du TNT, rapporte Het Laatste Nieuws lundi. La dernière inspection menée par le SPF Santé Publique sur le site, baptisé le Paardenmarkt, et submergé à un kilomètre de la côte de Knokke, a révélé des fuites du contenu dangereux des explosifs. Si rien n’indiquait, lors des précédents contrôles annuels, que de telles fuites avaient lieu, il semble désormais certain qu’une quantité de TNT se serait écoulée. Le TNT n’est pas qu’un produit explosif, il est aussi toxique. Heureusement, il se décompose assez rapidement dans l’eau.
Si la fuite semble attestée, il est par contre impossible de dire, pour l’instant, s’il s’agit d’un seul obus qui fuit ou si le problème est plus global et touche des centaines d’obus grignotés par la rouille.
La libération lente de TNT, ou pire de composants chimiques tels que le gaz moutarde et le chlore sous forme gazeuse peut cependant avoir rapidement des effets nocifs sur les moules et les poissons. Il arrive aussi que ces produits chimiques contenus dans ces munitions s’accrochent au filet de pêche ou se retrouvent sous forme concentrée sur la plage. Récemment, quatre personnes ont ainsi été hospitalisées après avoir trouvé une grenade au phosphore sur la plage de Blankenberge dit encore Het Laatste Nieuws. On ne peut cependant affirmer que cette grenade vienne du cimetière, mais cela n’a pas empêché que cela nourrit une certaine psychose.
Les experts et les politiciens maintiennent pourtant depuis des décennies que cela ne présente aucun risque, arguant que les caisses contenant les vieilles armes sont recouvertes d’une couche de limon dont la profondeur atteint quelques mètres. Par ailleurs, pour une raison de sécurité évidente, il est également interdit de pêcher ou même de jeter l’ancre sur le secteur.
Se voulant rassurant, le SPF Santé Publique prévoit une inspection de grande ampleur en mai à l’aide du navire d’exploration scientifique Belgica. L’étude doit cartographier l’étendue du problème et les risques.
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