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Les pilules anti-covid de Pfizer bientôt commercialisées en Belgique?

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Mardi, le géant pharmaceutique Pfizer a annoncé des résultats très positifs pour sa pilule anti-covid. Non seulement, elle réduirait drastiquement les hospitalisations et les décès chez les personnes à risque, mais elle serait également efficace contre le variant Omicron. Les autorités belges n’ont toutefois pas encore commandé les pilules.

Selon les essais cliniques, la pilule anti-covid réduit de près de 90% les hospitalisations et décès chez les personnes à risque lorsque prise dans les premiers jours après l’apparition des symptômes. Ces résultats s’appuient sur la totalité des participants aux essais, soit plus de 2.200 personnes, et confirment ce qui avait été annoncé début novembre à partir de résultats préliminaires.

Efficace contre Omicron

Aucun décès n’a été enregistré parmi ceux ayant reçu le traitement. Les participants étaient non vaccinés et présentaient un haut risque de développer un cas grave de Covid-19. Pfizer a également annoncé que son traitement antiviral, qui sera commercialisé sous le nom de Paxlovid, devrait rester efficace contre le variant Omicron. Le traitement doit être pris pendant cinq jours, toutes les 12 heures.

Albert Bourla, le CEO de Pfizer, qui commercialise également un vaccin anti-Covid développé en collaboration avec Biontech, a estimé sur CBS que la pilule pourrait être disponible aux Etats-Unis dès « ce mois-ci ». Pfizer avait déjà préalablement annoncé avoir demandé son autorisation auprès de l’Agence américaine des médicaments (FDA).

Les Etats-Unis ont déjà commandé suffisamment de traitements pour 10 millions d’Américains sous réserve qu’il soit autorisé par la FDA. « Cette nouvelle fournit un autre outil potentiellement puissant dans notre lutte contre le virus, y compris contre le variant Omicron », s’est félicité le président américain Joe Biden.

Un coût élevé

Pfizer prévoit de fabriquer 80 millions de doses de son traitement d’ici 2022. Selon les informations du quotidien De Morgen, le coût du traitement s’élève à environ 470 euros. Contrairement au gouvernement américain, la Belgique n’a pas encore commandé de Paxlovid.

Le coût du traitement est élevé, mais il est peu probable qu’il soit distribué en masse, étant donné que les pilules sont surtout intéressantes pour les personnes présentant un profil à risque. « Ces personnes pourraient également être en mesure de prendre les pilules de Pfizer à titre préventif si elles entraient en contact avec une personne infectée. Chez les hamsters, la molécule a également réussi à stopper la transmission du virus », explique Dirk Jochmans, responsable de la recherche à l’Institut Rega, au Morgen. « Toutefois, il n’est pas certain que ce soit également le cas chez l’homme ».

Négociatins avec Merck

En revanche, la Belgique est déjà en négociation avec Merck pour un « premier achat de 10.000 doses de molnupiravir », a annoncé le cabinet Vandenbroucke. Une commande bilatérale qui devrait « s’intégrer dans une approche européenne commune dès que l’approche européenne sera lancée ».

Le traitement antiviral de Merck, le molnupiravir, était très attendu, car facile à administrer, en étant pris simplement chez soi sous la forme de comprimés, dans les cinq jours après l’apparition de symptômes. « Il s’agit de la première opportunité qu’un traitement oral soit disponible » en dehors de l’hôpital pour des cas légers à modérés de la maladie, a souligné David Hardy, membre du comité s’étant prononcé pour son autorisation en urgence. Il a rappelé le contexte d’urgence lié à la pandémie.

Cependant, plusieurs experts, y compris ayant voté en faveur de l’autorisation du traitement, ont qualifié la décision de « difficile ». Ils se sont notamment inquiétés que l’efficacité ait été ramenée à 30% contre les hospitalisations et les décès dans des documents rendus publics vendredi, prenant en compte le nombre total de participants à l’essai clinique. Des résultats préliminaires sur une partie seulement des participants avaient d’abord avancé un chiffre de 50%.

Les experts ont également soulevé des inquiétudes concernant la possibilité que le traitement introduise de nouvelles mutations indésirables du virus, créant ainsi de nouveaux variants, du fait de la technologie utilisée par Merck. (Avec AFP)

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