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Les partis belges financés à 80% par le contribuable

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Selon une information relayée par le quotidien De Morgen, les partis belges sont financés à 80% par le contribuable. En Europe, seuls les partis espagnols sont davantage subventionnés. Aux Pays-Bas et en Allemagne, la proportion financée par le contribuable tourne autour des 40%.

Depuis les élections de l’année passée, la N-VA bénéficie d’une dotation annuelle de 12 millions d’euros. Grâce à ce revenu élevé, elle a pu lancer la campagne #Helfie, une dépense d’un million d’euros qui fait froncer les sourcils.

La dotation des partis est calculée d’après le nombre de voix et reste en vigueur toute la législature. En matière de financement, les autres partis restent loin derrière la N-VA. Le PS, qui perçoit 8,8 millions d’euros par an, se rapproche le plus des nationalistes flamands.

Si les dotations sont régulièrement remises en cause, les partis, obligés de tenir compte d’une possible diminution de leurs finances due au succès de la N-VA, ne se montrent guère enthousiastes et préfèrent conserver leurs acquis. Le nouvel accord gouvernemental ne mentionne d’ailleurs rien à ce sujet.

Interrogé par De Morgen, Jef Smulders, chercheur à la KuLeuven et spécialisé en financement des partis estime qu’il n’y a pas de quoi crier au scandale. « 80% d’argent du contribuable, c’est beaucoup comparé à l’étranger. Mais il s’agit d’un choix conscient ».

La dotation assure en effet une indépendance financière aux partis. Avant l’instauration du système en 1989, les partis devaient se mettre à la recherche de revenus issus des cotisations et de dons, ce qui pouvait parfois mal tourner. Le chercheur cite l’exemple du scandale de corruption autour des hélicoptères Agusta.

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