Les journalistes français Nicolas Hénin et Didier François n’ont « absolument aucun doute » quant au fait que Mehdi Nemmouche était leur geôlier lorsqu’ils étaient otages en Syrie, ont-ils répété avec force, jeudi matin, devant la cour d’assises de Bruxelles.
Quelques jours après l’arrestation de Mehdi Nemmouche à Marseille et la publication de sa photo, Nicolas Hénin a pris contact avec la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), certain de reconnaître en lui son geôlier, dont il a pu donner aux enquêteurs le nom de guerre, Abou Omar.
Avec ses anciens compagnon d’infortune, il a dès lors été convoqué à Paris, au siège de la DGSI, où leur ont été présentées les vidéos de revendication de l’attentat au Musée juif. Confrontés à ces images, ils ont immédiatement reconnu leur ancien tortionnaire.
Si certains ont pu hésiter en voyant des photos de Mehdi Nemmouche, sa « manière de conter, de parler, son style narratif » ne laissent aucune place au doute, ont indiqué les témoins.
L’accusé avait par ailleurs « prévu ce jour », a souligné Didier François en se tournant vers le box où est assis Mehdi Nemmouche. Ce dernier « a construit son personnage en Syrie en vue d’un futur procès », a ajouté Nicolas Hénin. « Il nous parlait des grandes affaires criminelles, d’avocats ou encore du rapt d’Ingrid Bettencourt. »
La préméditation des faits du Musée juif et l’antisémitisme de Mehdi Nemmouche ne fait non plus aucun doute, selon M. Hénin.