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Les consultations chez le généraliste coûteront 3% de plus l’an prochain

Les honoraires pour une consultation chez le médecin de famille, une visite à domicile ou le dossier médical global augmenteront de 3,33% dès janvier, a indiqué Marc Moens, président de l’Association belge des syndicats médicaux (Absym), après une réunion de la Commission nationale médico-mutualiste lundi soir. Le ticket-modérateur augmente d’environ autant, de sorte que le coût pour le patient reste pratiquement constant.

Pour 2019, un budget de 131,8 millions d’euros est disponible pour indexer les honoraires des médecins. Il s’agit d’une indexation de 1,45% sur un budget total de 8,4 milliards d’euros.

Selon M. Moens, il a été décidé d’augmenter les honoraires pour une consultation classique de 3,3%, passant de 25,4 à 26,3 euros en 2019. Cette hausse ne sera pas ressentie par le patient, car le ticket modérateur augmente dans les mêmes proportions. Une consultation à domicile augmente de 1,25 euros, à 38,9 euros. Ici, la hausse ne sera pas totalement compensée par la mutuelle.

Une différence de quelques centimes, selon Marc Moens. Pour un dossier médical global (DMG), les frais s’élèveront dès janvier à 31 euros au lieu de 30; et à 56,8 au lieu de 55 euros pour les patients atteints de maladies chroniques. Le ticket-modérateur est augmenté de 3,3% pour le DMG également.

Pour les chirurgiens, il n’y aura pas d’indexation en 2019, ni pour une partie des prestations techniques. D’autres prestations sont indexées de 1,45%. L’Absym est satisfaite que les médecins et les caisses d’assurance-maladie soient parvenus à un accord sur la répartition du budget.

La clé de répartition permet de réduire les différences au sein du groupe de métiers médicaux (chirurgiens et généralistes notamment), selon le président de l’Association.

Un généraliste sur 4 n’atteint pas son quota de prescriptions bon marché

Par ailleurs, un généraliste sur 4 n’atteint pas son quota de prescriptions bon marché.

Depuis le 1er janvier 2017, chaque médecin généraliste doit prescrire en médicaments « les moins chers » 60% du total de ses prescriptions, au lieu de 50% précédemment. Or, d’après les données de Solidaris, le taux moyen de prescription de médicaments les moins chers était de seulement 54,8% l’an dernier (contre 53,6% l’année précédente). Le comportement des médecins évolue trop peu, et « c’est d’autant plus regrettable que 40 millions d’euros d’économies étaient inscrits par le gouvernement dans son budget pour cette mesure et que cette économie n’a pas eu lieu », commente la mutualité socialiste dans une étude publiée mardi.

Il existe un équivalent générique pour environ 70% des médicaments. Mais le pharmacien ne peut délivrer un générique que si le médecin a prescrit cette version ou lui en a laissé la possibilité.

En pratique, d’après les données 2017 de Solidaris, seul un médecin généraliste sur quatre atteint l’objectif demandé de 60% de médicaments compris dans une fourchette de prix de 5% par rapport au prix le plus bas sur le marché (20% s’il y a moins de trois marques dans la fourchette). « La délivrance systématique du médicament équivalent (exactement la même molécule, le même dosage et la même taille de conditionnement) LE moins cher aurait permis à l’Inami d’économiser 62 millions d’euros supplémentaires et aux patients près de 47 millions d’euros en 2017 », a calculé Solidaris en extrapolant ses chiffres au niveau national.

Depuis 2018, les médicaments originaux qui ne sont pas dans la fourchette des moins chers sortent du remboursement lorsque la version générique est présente depuis au moins deux ans.

Cependant, les firmes pharmaceutiques peuvent encore imposer un supplément aux patients, ce qu’il faudrait interdire, plaide Solidaris. Alors que, cette année, les quotas de prescription de médicaments bon marché ont aussi été relevés pour les médecins spécialistes, la mutualité déplore en outre l’absence de mesures d’encadrement.

Au lieu d’imposer des quotas, il vaudrait mieux obliger les pharmaciens, « pour tout nouveau traitement pour lequel il existe un générique, à ‘substituer’ au médicament prescrit un médicament parmi les moins chers », conclut la mutualité.

Medaxes, l’association belge qui regroupe les sociétés de médicaments génériques, considère aussi qu’il « existe encore un espace d’optimalisation ». Mais l’évolution va dans le bon sens et les quotas sont positifs, juge-t-elle.

« A partir de 2019, les médecins qui sont actifs à l’hôpital seront aussi concernés. Cela ne peut que contribuer à maintenir des soins de santé accessibles pour chacun. » Pour Medaxes, la substitution automatique telle que prônée par Solidaris n’est pas une bonne solution. Les entreprises risquent en effet d’écraser au maximum leurs prix afin d’être choisies par les pharmaciens, ce qui aura un effet immédiat sur leur volonté d’investir, avec à la clé de possibles problèmes d’approvisionnement, explique son porte-parole Pieter Boudrez.

En 2018, l’arrivée de 12 nouvelles molécules génériques sur le marché « représente déjà plus de 54 millions d’euros de nouvelles économies annuelles pour les soins de santé belges », d’après l’association.

Belga

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