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L’épreuve du CE1D en français vivement critiquée par des enseignants

Des enseignants ont exprimé leur indignation sur les réseaux sociaux après avoir fait passer la semaine dernière à leurs élèves de deuxième secondaire l’épreuve du CE1D en français, qu’ils ont jugée d’une facilité déconcertante.

Interrogée par Belga, la ministre de l’Education Marie-Martine Schyns explique que son rôle se limite à dresser un cadre et non à concevoir les questions des épreuves certificatives. Elle exprime toutefois sa confiance envers les équipes, parmi lesquelles figurent des enseignants, qui ont rédigé les questionnaires.

Les élèves de deuxième secondaire devaient notamment, après la lecture d’un texte, reconnaître parmi quatre photos de chats, Flocon, un matou noir avec une tache blanche au cou. Une énigme digne d’être posée à des enfants de maternelles, selon des enseignants. La ministre de l’Education relativise. « Il y a une gradation dans les questions. Il faut donc voir l’ensemble de l’épreuve et ne pas se focaliser sur une seule question. L’épreuve vise de plus à évaluer l’acquisition des compétences minimales », souligne Marie-Martine Schyns. « Je n’ai pas à juger si les questions sont trop difficiles ou trop faciles », précise-t-elle.

La ministre de l’Education ajoute que ces épreuves feront « naturellement » l’objet d’évaluations tant en ce qui concerne leur contenu que leur sécurisation, après les fuites l’an dernier sur Internet. Marie-Martine Schyns juge toutefois les épreuves externes utiles à tous les acteurs de l’enseignement, des élèves aux politiques, en passant par les enseignants et les directions d’écoles.

« Les épreuves sont le fruit d’un travail de longue haleine »

Aux enseignants qui ont critiqué le faible niveau du CE1D en français, l’administration générale de l’Enseignement a rétorqué que ces épreuves sont le fruit d’un travail de longue haleine mené par des groupes de travail. Ceux-ci sont composés pour un tiers d’enseignants de terrain, pour un tiers de conseillers pédagogiques choisis par les réseaux et pour un tiers par des inspecteurs. Et les décisions au sein des groupes de travail sont prises par consensus.

Selon l’administration générale de l’Enseignement, les épreuves sont testées par ailleurs au préalable auprès de groupes d’élèves de différents établissements de chacun des réseaux d’enseignement.

« Le débat quant à la prétendue facilité de l’épreuve de français au CE1D ou toute autre épreuve certificative en cours de passation est prématuré. À ce jour, les résultats ne sont pas encore connus dans leur globalité par le Service du Pilotage du Système éducatif. Les professeurs qui expriment ce point de vue ne peuvent le faire que par rapport à leurs pratiques de classe et eu égard à des considérations locales », réagit l’administration, interrogée par l’agence Belga. Elle se réjouit toutefois que le niveau d’exigence des équipes pédagogiques dépasse souvent les attentes des évaluations externes certificatives.

L’administration générale de l’Enseignement rappelle que les évaluations externes certificatives ont pour objectif de vérifier à l’échelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles la maîtrise des socles de compétences par les élèves qui y sont soumis. « Elles ne constituent en aucun cas, ni un test diagnostic sur les chances de réussite au degré supérieur, ni une mesure de la mise en oeuvre des programmes par les équipes pédagogiques », précise-t-elle.

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