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Le Vlaams Belang n’a formulé aucun point de rupture, mais le fossé reste profond, selon De Wever

Le Vlaams Belang n’a avancé « aucun point de rupture » ce lundi, mais le fossé reste profond avec la N-VA, a affirmé le président des nationalistes flamands Bart De Wever à l’issue d’un bureau de parti.

Dimanche, au soir de sa victoire électorale en Flandre où il est redevenu le 2e parti, le Vlaams Belang a annoncé qu’il mettrait à l’agenda politique plusieurs points de rupture. Aux yeux de Bart De Wever, il ne l’avait pas fait lundi. Le président du VB, Tom Van Grieken, a expliqué à l’issue d’un bureau de son parti qu’il partait d’une page blanche et attendait une initiative de la N-VA. « C’est une attitude sage, ça me semble être un bon début pour une discussion. Mais évidemment, je ne l’ai pas encore vu », a ajouté l’Anversois en parlant de Tom Van Grieken. « Il faudra vérifier ces intentions… »

En tant que premier parti sorti des urnes au nord du pays, la N-VA a pris la main. Elle doit encore déterminer dans quel ordre elle recevra les autres partis flamands. Elle n’exclut pas de rompre le cordon sanitaire – par lequel les formations démocratiques s’empêchent de gouverner avec l’extrême droite – et de monter avec le VB au gouvernement flamand, mais la réalité arithmétique n’est pas favorable à cette option.

« Aujourd’hui, je souhaite ne rien exclure. Nous voyons ces pourparlers (avec le Vlaams Belang) dans un esprit d’ouverture. Nous ne pouvons pas répéter les erreurs du passé », a commenté Bart De Wever. Il insiste toutefois sur la profondeur du fossé qui sépare les deux partis, selon lui. « Il y a encore quelques petits problèmes entre nous, ce hooliganisme politique, ces mauvaises amitiés. Cela n’a pas disparu. Sur le fond aussi: certaines propositions dépassent la limite ou sont inapplicables en ce qui nous concerne ».

Une reconduction de la majorité « suédoise » actuelle au gouvernement flamand (N-VA, CD&V, Open Vld) disposerait d’une assise parlementaire de 70 sièges sur 124. Si la N-VA devait rompre le cordon sanitaire avec le Vlaams Belang, ces deux formations ne réuniraient que 58 sièges et seraient donc minoritaires. Jusqu’à présent, aucun autre parti flamand que la N-VA ne s’est montré enclin à rompre le cordon sanitaire, à l’exception de l’expression d’un député Open Vld vite rappelé à l’ordre.

Pour autant, ces pourparlers avec le VB ne sont « pas que pour la galerie », assure Bart De Wever. Quant au niveau fédéral, le président de la N-VA répète son plaidoyer pour le confédéralisme. « Si l’on ne perçoit pas maintenant que le confédéralisme est la seule porte de sortie, on ne le percevra jamais. Même pour la gauche en Wallonie, c’est une solution », lâche-t-il. Et l’Anversois de répéter ses exclusives à l’égard du PS et d’Ecolo, ainsi qu’à l’encontre d’un gouvernement fédéral sans majorité parlementaire en Flandre.

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