Albert II n’était pas le vrai souverain. Le passage du « message à la nation » d’Albert II sur la nécessité de continuer à faire évoluer la fonction royale a dû rassurer les moins royalistes de nos compatriotes et de nos élus.
Empreint de modestie et de lucidité, le passage du « message à la nation » d’Albert II sur la nécessité de continuer à faire évoluer la fonction royale relativise la puissance de la monarchie, qui, certes, est héréditaire, mais tout autant constitutionnelle.
« Le rôle du Roi des Belges et sa légitimité est de se mettre au service de la démocratie et de ses concitoyens, seuls titulaires de la souveraineté. » Qu’un « souverain » fasse une telle déclaration au moment de céder son « trône » à son fils ne manque pas de panache. On peut y voir un simple rappel utile : dans le royaume de Belgique, les citoyens-électeurs sont le recours ultime. Evidemment, les institutions de la démocratie représentative ont leurs limites et tendent à confisquer à leur profit le pouvoir souverain du peuple. « Seul » souverain pourtant, selon l’insistance du Roi lui-même.
« Nous sommes le peuple », scandaient les Allemands de l’Est avant l’effondrement du Mur de Berlin. « Nous sommes Pape » avait embrayé selon un de ces raccourcis dont il a le secret le journal allemand Bild quand Joseph Ratzinger devint Benoît XVI. Pour Albert II, le roi c’est vous. Suprême serment.