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Le prix unique du livre enfin instauré en Belgique

Les livres édités en France ne pourront bientôt plus être plus onéreux en Belgique. Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’est en effet mis d’accord sur un avant-projet de décret introduisant un prix unique du livre en Wallonie ainsi que dans la capitale.

Le texte s’appliquera aux livres, qu’ils soient sur support papier ou numérique, à l’exclusion des magazines, journaux et livres scolaires.

Concrètement, tout éditeur ou importateur sera tenu de fixer à l’avenir un « prix public » pour tous ses livres vendus chez nous, et ce prix ne pourra être supérieur au prix de vente pratiqué dans le pays où il est édité.

Les détaillants seront, eux, tenus de respecter ce prix public pendant une période de deux ans (un an pour les bandes dessinées). Ils ne pourront pratiquer que des ristournes à hauteur de 5% maximum (15% pour les livres vendus aux écoles, bibliothèques).

Déposé par la ministre de la Culture Alda Greoli, ce décret vise à aider les libraires indépendants, confrontés depuis des années à la concurrence jugée déloyale des grandes surfaces et préserver ainsi la pluralité des canaux de vente et la création littéraire. Le texte, qui doit encore approuvé par le Parlement, ne sera toutefois pleinement applicable que trois après son adoption. Il mettra fin à la « tabelle », ce mécanisme anachronique qui fait que les livres français sont vendus chez nous 10 à 15% plus cher que dans l’Hexagone.

Décriée depuis des années, cette tabelle subsiste toujours aujourd’hui malgré la disparition des frais de douanes et les risques de fluctuation des taux de change entre les francs français qui, à l’époque, avaient justifié son introduction.

L’introduction de ce prix unique se fera toutefois de manière graduelle. La première année d’application, les livres pourront encore être au maximum 8% plus cher chez nous, puis 4% la deuxième, avant l’égalité la troisième année. L’administration sera chargée de veiller au bon respect du décret. L’effacité de cette législation sera évaluée tous les trois ans.

Le marché du livre de langue française représente un chiffres annuel de 245 millions d’euros en Fédération Wallonie-Bruxelles. La lecture est la seconde activité culture des Européens et des Belges. « C’est un secteur de création majeur, avec notamment la littérature, la BD et le livre jeunesse. C’est aussi le vecteur de la connaissance scientifique et technique, un support pédagogique essentiel et un élément clé du débat démocratique », fait valoir la ministre Greoli.

L’introduction d’un prix unique en Belgique, comme il existe depuis 1981 en France, est discutée depuis des décennies chez nous, mais n’avait jusqu’ici jamais vu le jour.

Le gouvernement flamand a adopté il y a deux mois un projet de décret semblable au francophone. Les deux entités vont d’ailleurs devoir accorder leurs violons pour la bonne coexistence des deux textes sur le territoire bilingue de la Région Bruxelles-Capitale.

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