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Le premier robot origami est né

Stagiaire Le Vif

Des chercheurs américains ont créé le premier robot auto-dépliant, inspiré de l’art de l’origami. Une petite machine de 80 grammes qui pourrait bien révolutionner la robotique d’ici quelques années.

« Pouvoir programmer un robot pour qu’il s’assemble seul et exécute des tâches sans intervention humaine est un objectif clé que nous visions depuis de nombreuses années », explique Rob Wood, professeur d’ingénierie et de sciences appliquées à l’institut Wyss à l’Université de Harvard, principal auteur de ces travaux auxquels ont participé des ingénieurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Un objectif clé qui, après plusieurs essais et prototypes, avance aujourd’hui sans intervention extérieure, uniquement commandé par un logiciel.

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Sans boulons ni visses

Pour réaliser ce petit robot révolutionnaire, les chercheurs se sont basés sur la technique de l’origami. D’ailleurs, comme le rapporte le journal Le Monde qui reprend la publication de Science, l’un des maîtres d’oeuvre du projet, Érik Demaine, est, en plus d’être professeur d’informatique au MIT, un artiste reconnu de cette spécialité.

La technique d’autopliage des feuilles et le matériau à mémoire de forme – « sandwich » de polystyrène, de papier et de polymère chloré gravé de circuits électriques, de micro-circuits et qui supporte des batteries selon le Monde — évitent d’utiliser les vis et boulons nécessaires dans la fabrication des robots actuels ou d’autres équipements électromécaniques complexes. Elle permet aussi d’intégrer des composants électroniques, des capteurs et des actionneurs, des dispositifs agissant sur la machine, précise le professeur Wood.

« La fabrication conventionnelle de robots nécessite des équipements chers et l’impression en 3D est trop lente pour une production à grande échelle, alors que la programmation de feuilles de matériaux composites peut être rapidement exécutée avec des outils bon marché, comme des découpeurs au laser et une imprimante », fait valoir Sam Felton, un chercheur en ingénierie de l’Université de Harvard, un des co-auteurs de cette recherche. Selon lui, cette approche est idéale pour produire de cent à mille unités.

Un robot à 100 dollars

Ce procédé de fabrication permet de produire ces robots à bas prix, assurent ces chercheurs. Les matériaux pour faire ce robot ont coûté cent dollars, dont 20 dollars pour la structure et 80 dollars pour les piles et le moteur électrique, a précisé Sam Felton.

Ce projet a coûté au total à 11.000 dollars, mais ce montant s’explique par le fait que 40 prototypes ont été testés avant de réussir, a-t-il ajouté. « Si nous devions faire un autre robot aujourd’hui, ça ne coûterait que cent dollars. »

Ces robots ont de nombreuses applications potentielles. Comme ils se présentent initialement sous forme d’éléments plats, comme des meubles Ikea, ils peuvent par exemple être déployés dans des opérations de recherche et de secours dans des espaces confinés tels que des immeubles effondrés, où ils peuvent se déplier automatiquement dans des endroits autrement inaccessibles.

Ces robots pourraient aussi être lancés dans leur forme plate en grand nombre dans l’espace et à moindres coûts, car ils sont plus légers.

Une fois en orbite, ils pourraient se déplier seuls pour effectuer différentes missions scientifiques ou autres, font valoir ces chercheurs.

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