Le pouvoir d’achat au coeur des traditionnels discours politiques du 1er mai, à l’heure où certains prix flambent
Le pouvoir d’achat a occupé une large part dans les discours tenus à l’occasion ou en vue de la Fête du travail. Sans surprise, les idées ont essaimé à gauche mais aussi à droite ou au centre pour essayer de soulager des ménages qui font face à la flambée des prix de certains produits.
Une proposition fait son chemin, celle de prélever une forme de contribution de crise sur les plus gros patrimoines. Depuis quelques jours, elle est citée avec insistance chez les socialistes, les écologistes mais aussi au CD&V, parti du ministre des Finances, Vincent Van Peteghem, qui y voit une piste pour opérer un glissement fiscal et permettre d’augmenter le salaire net des travailleurs.
Dans la majorité, l’Open Vld se montre prudent sur la question, attendant que l’échéance de la Fête du travail soit passée. Le MR, en revanche, a réaffirmé son opposition à la mesure. Le débat reprendra vraisemblablement au moment des échéances budgétaires.
Une autre idée a été émise, celle d’un blocage des prix. Dans l’opposition à tous les niveaux de pouvoir, le PTB a réclamé l’instauration de la mesure pour les biens de première nécessité (farine, pâte, riz, pain, semoule, pommes de terre, etc.) et les carburants de manière à ramener le diesel et l’essence à 1,4 euro/litre en supprimant les accises.
Le PS s’est également engagé dans cette voie du contrôle des prix par le biais d’une proposition de loi déposée récemment. Le président de la fédération bruxelloise, Ahmed Laaouej l’a rappelé dimanche. Sur l’échiquier politique, la mesure ne fait pas l’unanimité au sein même de la famille socialistes puisque, commentant la proposition du PTB, le président de Vooruit, Conner Rousseau a parlé de « science fiction ».
Le 1er mai n’est plus l’apanage des partis d’inspiration socialiste depuis plusieurs années. Le MR s’est réuni cette année à Herstal, délaissant pour une fois le Brabant wallon. Son président Georges-Louis Bouchez, a plaidé pour une baisse de la fiscalité afin de doper l’emploi. Les relations toujours plus mauvaises entre la figure de proue des libéraux et les dirigeants des autres partis francophones transparaissaient à travers les discours. Le président du PS, Paul Magnette, a regretté une époque où il était encore possible de dialoguer avec les libéraux et considéré que désormais, le MR s’inscrivait dans la ligne des partis de droite « les plus durs et les plus agressifs d’Europe ».
Le PTB, s’il n’a pas épargné les autres partis, a ciblé le Vlaams Belang accusé de se présenter comme un parti « social » alors qu’il soutient une partie du discours patronal et ne veut plus des syndicats.
Les communistes entendent reprendre une partie du vote populaire qui, en Flandre, s’en est allé à l’extrême-droite. Le VB organisait cette année un meeting à Sint Niklaas à l’instar de… Vooruit. M. Rousseau, originaire de cette localité de Flandre orientale, n’a pas épargné le parti de Tom Van Grieken, en l’accusant d’être un « loup déguisé en mouton » car, sous couvert de défendre les travailleurs, il défendrait en fait les intérêts de l’élite.