Le marché de l’emploi belge fondé sur le pays d’origine des travailleurs, selon l’ENAR

(Belga) L’état du racisme et des discriminations dans le secteur de l’emploi en Belgique est « sérieux », indique lundi le Réseau européen contre le racisme (ENAR) dans son rapport alternatif 2012-2013. Selon ses données récoltées entre mars 2012 et mars 2013, le marché de l’emploi belge est fondé sur une « ethnostratification ». L’accès à un emploi et sa qualité sont fortement liés au pays d’origine des travailleurs.

Depuis plusieurs décennies, l’accès à l’emploi, sa qualité ou l’exposition au chômage dépendent des positions socio-économiques, analyse l’ENAR. Au bas de l’échelle, on retrouve principalement les postulants et travailleurs d’origine maghrébine – essentiellement marocaine – et ceux originaires d’Afrique subsaharienne dans une moindre mesure. Les personnes d’origine belge culminent, elles, au sommet de la pyramide, devant les travailleurs originaires de certains pays européens (Italie et pays d’Europe de l’Est entre autres). « Le fait que le marché du travail dépend, à ce point, de la nationalité ou des origines des postulants et travailleurs, n’est pas un élément conjoncturel ou incident, il est structurel: le racisme structure les mondes de l’emploi et du travail », ajoute le rapport. L’ENAR appelle donc le gouvernement belge à adopter un Plan d’action national contre le racisme, à mener des « actions positives proactives », notamment en réduisant les cotisations de sécurité sociale pour les travailleurs étrangers, et à objectiver les procédures d’accès à l’emploi. L’organisation conseille également l’instauration d’une politique « volontariste et assumée » de quotas dans les emplois publics. (Belga)

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