Le journaliste Mehmet Koksal interdit d’entrée aux Etats-Unis

(Belga) Le journaliste belge Mehmet Koksal s’est vu refuser l’entrée aux Etats-Unis pour un voyage touristique qu’il devait mener à partir de fin juillet avec son épouse et son fils de cinq ans. Les autorités américaines restent floues quant aux raisons précises de cette interdiction, mais le vice-président de l’Association des journalistes professionnels (AJP) aurait été placé sur une liste le qualifiant de possible « terroriste supposé ». « J’ai encore été invité à suivre la campagne présidentielle en 2008 par le Département d’Etat américain, c’est absurde! », s’insurge le journaliste.

Actuel responsable des projets au sein de la Fédération européenne des journalistes, Mehmet Koksal a dû annuler le voyage, prévu depuis plusieurs mois, qui devait l’emmener avec sa famille de New York à la Floride. Début juillet, il s’est fait notifier que sa demande introduite via l’ESTA (Système électronique d’autorisation de voyage) était « non autorisée ». Il a alors fait une demande de visa touristique dans le cadre de laquelle il a dû se rendre au consulat américain à Bruxelles pour un entretien. Les officiels lui ont alors garanti que tout se passerait bien et qu’il obtiendrait le précieux sésame sans difficultés. Il n’en fut finalement rien. Pire, sa femme et son fils, qui avaient déjà obtenu l’autorisation de se rendre aux Etats-Unis, se sont également vu retirer celle-ci. Les autorités américaines n’ont donné aucune explication quant à cette fin de non-recevoir et aucun recours n’est possible contre une telle décision. Ce refus a d’abord une conséquence financière immédiate pour l’intéressé. Il ne pourra rien récupérer des quelque 4.500 euros qu’il avait déjà investis dans ses vacances, l’assurance annulation qu’il a souscrite étant caduque dans le cas d’un visa refusé. Mais les inconvénients ne s’arrêtent pas là. « Le regard des gens change également. On devient un peu paranoïaque. Professionnellement, en tant que journaliste, c’est également un problème », explique-t-il. Il indique encore ne pas voir quelle partie de son travail aurait pu poser problème à Washington au point de ne pas pouvoir accéder au territoire américain. Selon Mehmet Koksal, la même mésaventure est survenue à au moins trois autres ressortissants belges, « avec des noms à consonance belgo-belge », ainsi qu’à une délégation polonaise. Il y a une dizaine d’années, le célèbre musicien britannique Cat Stevens, qui a pris le nom de Yusuf Islam après sa conversion à l’islam, avait été placé sur une liste noire à cause d’un homonyme. M. Koksal regrette amèrement cette désagréable expérience, qui se révèle dommageable tant sur le plan personnel que professionnel. « Je me suis déjà rendu quatre fois aux Etats-Unis, dont une fois sur invitation du Département d’Etat, et je connais personnellement les quatre derniers ambassadeurs américains en Belgique », explique-t-il pour souligner une fois de plus l’absurdité de ce refus et le manque total de transparence dont il est victime. (Belga)

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