Le déficit de policiers s’accroît, le sp.a veut réunir la commission de suivi attentats

Le Vif

Le déficit de policiers fédéraux s’est encore accru pour représenter désormais 16,3% par rapport aux effectifs nécessaires pour réaliser les missions qui incombent à la police, ressort-il d’une réponse fournie mardi par le ministre de l’Intérieur, Pieter De Crem, à la Chambre, aux députés Eric Thiébaut (PS), Meryame Kitir (sp.a) et Jessika Soors (Ecolo-Groen). La cheffe de groupe sp.a souhaite réunir la commission de suivi des recommandations de la commission d’enquête sur les attentats.

En chiffres absolus, le nombre de policiers est resté stable. Mais en 2016, lorsque l’ex-commissaire générale de la police, Catherine De Bolle, s’était exprimée devant la commission d’enquête attentats, le déficit s’élevait déjà à 14%. Interrogé en février 2019, le ministre expliquait ce hiatus par les missions supplémentaires incombant à la police, particulièrement depuis le début de la menace terroriste. A titre, d’exemple le déficit était estimé à 4,5% en 2014.

Ces deux dernières années, l’accent a été mis sur le recrutement, notamment dans la lutte contre le terrorisme. En 2017, 2018 et 2019, le recrutement de 1.400 inspecteurs a été prévu, le cadre d’engagement a été porté à 1.600 unités, les procédures ont été accélérées, tant pour la sélection que pour l’envoi sur le terrain. Mais la pénurie sur le marché du travail, qui se fait sentir dans tous les secteurs, complique la tâche.

La situation inquiète le sp.a. En juin 2017, la commission d’enquête avait pointé dans un rapport le manque d’effectifs policiers, constatant que le cadre fixé en 2015 de 13.500 agents ne correspondait pas à la situation sur le terrain. En février 2019, le ministre citait un nombre de 12.145 policiers fédéraux.

« Nous n’allons pas attendre jusqu’à ce qu’à nouveau quelque chose se produise, qui nous réveille en sursaut, et nous fasse réaliser à quel point le déficit de personnel est un problème urgent. Il n’y pas pas assez de personnes engagées. Vous ne tenez pas compte des gens qui partent à la pension. Deux ans plus tard, l’augmentation du déficit est un terrible gâchis », a lancé Mme Kitir.

Des problèmes se posent également dans l’investissement dans le matériel: véhicules d’intervention, matériel radio, matériel informatique pour les unités qui traquent la cybercriminalité.

Les affaires courantes auxquelles est limité de le gouvernement depuis décembre et un budget en douzièmes provisoires compliquent considérablement la tâche, a fait remarquer le ministre.

Une solution pourrait être trouvée via des glissements dans le budget de la police. M. De Crem fera une proposition vendredi lors du conseil des ministres.

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