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 » Le CD&V ne fonctionne plus avec ses convictions, mais par la peur des élections « 

Selon les éditorialistes flamands, il semble de plus en plus difficile d’éviter de nouvelles élections. Maintenant que Bart De Wever (N-VA) a rejeté la note du formateur Elio Di Rupo, les deux hommes ne seront probablement jamais assis côte à côte au sein d’un gouvernement.

Pour Yves Desmet dans De Morgen, le retrait de la N-VA ne serait pas un problème.  » Il y a encore suffisamment de partis pour former une majorité simple. » Le vrai problème se situe plutôt avec le CD&V. Rarement un parti s’est montré aussi dépendant d’un autre, estime-t-il. La logique interne du parti est simple pour Yves Desmet : « se montrer moins flamand que la N-VA, et devoir trouver un accord avec le MR et le FDF serait suicidaire pour le parti. L’attitude du CD&V n’est donc plus déterminée par ses convictions, mais par la peur des élections. « C’est le scénario de suicide pur », prédit Yves De Smet.

« Un doigt d’honneur » à Di Rupo

D’après Liesbeth Van Impe, de Het Nieuwsblad, il semble de plus en plus clair qu’Elio Di Rupo et Bart De Wever ne seront jamais assis côte à côte au sein d’un gouvernement.  » La manière dont De Wever a traité la note de Di Rupo laisse supposer qu’ils en sont venus eux-mêmes à cette conclusion. De Wever a montré à Di Rupo, avec tout le respect bien sûr, un doigt d’honneur. « Les élections semblent donc inévitables, écrit Liesbeth Van Impe. « Bien sûr, il y a encore d’autres options, mais après treize mois, tout le monde doit s’interroger sur l’intérêt de tout cela, à moins que l’intention est de donner au gouvernement en affaires courantes un alibi pour poursuivre jusqu’en 2014. »

A l’inverse, Luc Van der Kelen, dans Het Laatste Nieuws, estime que le PS et la N-VA sont condamnés à rester ensemble. « Mais Di Rupo reste froissé ». Le formateur qui s’est mis à dos avec sa note notamment les syndicats, se retrouve les mains vides. « Il est maintenant évident que l’homme qui a mis la maison en feu, devra éteindre l’incendie lui-même. Soit De Wever lui-même comme (in)formateur ».

Une crise profonde du régime belge

La position de la N-VA est impitoyable, mais elle a le mérite de la clarté, écrit Paul Geudens dans la Gazet van Antwerpen. « Le parti aurait pu tout aussi bien dire, ‘oui mais’ pour rediscuter au cours de l’été et pour finalement dans le courant de septembre retirer la prise ».

 » Ce que nous vivons maintenant, selon Paul Geudens, est une crise profonde du régime belge. Il ne voit pas comment – avec ou sans élections – cela pourrait encore évoluer.

« Plus d’autre choix que d’organiser de nouvelles élections »

Pour Bart Haeck, du Tijd, les hommes politiques en piste devront admettre leur impuissance. « Ils n’ont rien fait de leur victoire électorale du 13 juin 2010. Le pays n’est pas réformé. Le retard pris sur les pays voisins et le reste de l’Europe de l’Ouest est douloureux. Et rien n’indique que cette situation va changer. Peu à peu, il n’y a plus d’autre choix que d’organiser de nouvelles élections.  »

Levif.be

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