(Belga) La veuve de Yasser Arafat a sollicité la collaboration de la justice française dans l’enquête sur le décès de l’ex-dirigeant palestinien au moment où des experts suisses se disent prêts à examiner sa dépouille, a-t-on appris vendredi auprès de ses avocats français.
L’institut de radiophysique du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) à Lausanne a indiqué vendredi qu’il comptait dépêcher des experts à Ramallah, le siège de l’Autorité palestinienne, pour faire des prélèvements sur les restes d’Arafat afin de rechercher d’éventuelles traces de polonium, une substance radioactive hautement toxique. Le CHUV avait découvert une « quantité anormale » de polonium après avoir analysé des échantillons biologiques prélevés sur des effets personnels du chef historique palestinien, ce qui a relancé la thèse d’une mort par empoisonnement. « Nous nous félicitons de la position de l’Autorité palestinienne qui consiste à accepter l’exhumation du corps », selon un communiqué des avocats, Pierre-Olivier Sur et Jessica Finelle. Le polonium a servi notamment à l’empoisonnement en 2006 à Londres d’Alexandre Litvinenko, un ex-espion russe devenu opposant au président Vladimir Poutine. Les dirigeants palestiniens et les proches de Yasser Arafat, décédé le 11 novembre 2004 à l’hôpital militaire français de Percy, près de Paris, sont persuadés qu’il est mort empoisonné. Souha Arafat, sa veuve, a déposé fin juillet en France une plainte contre X pour assassinat. De son côté, la direction palestinienne a demandé une commission d’enquête internationale sur le modèle de celle formée sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005. (MUA)