La surveillance aérienne belge en mer du Nord a besoin d’un nouvel avion

Pour relever ses futurs défis, la surveillance aérienne belge en mer du Nord aura besoin d’un nouvel avion, ont estimé le ministre de la Mer du Nord Vincent Van Quickenborne (Open Vld) et le secrétaire d’Etat fédéral à la Politique scientifique Thomas Dermine (PS).

S’exprimant à l’occasion de la présentation, à Ostende, du rapport sur les « Trente ans de surveillance aérienne belge de la Mer du Nord », les deux membres du gouvernement fédéral ont reconnu que l’avion renifleur actuel, construit en 1947 – et doté d’équipements de contrôle plus récents – devrait être remplacé « dans les prochaines années ».

Dans le rapport d’activités pluriannuel qui vient d’être publié, l’équipe de surveillance aérienne de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique décrit les différentes missions et les résultats, les tendances et les développements du programme belge de surveillance aérienne au-dessus de la mer du Nord sur une période de 30 ans, depuis sa création en 1991, jusqu’en 2021.

Cette équipe procède à la surveillance de la pollution marine illégale et accidentelle. Outre la détection de la pollution marine par les navires (rejets d’hydrocarbures et d’autres liquides nocifs), la Belgique joue actuellement un rôle de premier plan au niveau international dans la surveillance des émissions de soufre et d’azote des navires dans l’atmosphère. L’avion joue également un rôle dans la surveillance coordonnée au niveau international des installations pétrolières et gazières en mer du Nord.

Par ailleurs, il permet à l’équipe d’effectuer d’importantes tâches de surveillance scientifique, notamment le comptage des mammifères marins et la surveillance de diverses activités.

Dans une perspective de gestion durable de la Mer du Nord, l’équipe assure aussi une surveillance maritime élargie dans le cadre de la Garde côtière (contrôle des activités de pêche, du respect des règles de navigation de surveillance).

Dans la zone d’étude belge, 625 déversements opérationnels (délibérés) d’hydrocarbures ont été signalés au cours des trente ans, entraînant une pollution estimée à 1.013 tonnes d’hydrocarbures. Considérés, au début de la surveillance, comme un problème majeur, les déversements d’hydrocarbures appartiennent à présent presque entièrement au passé, selon le rapport.

Quelque 158 rejets opérationnels d’autres liquides nocifs (par exemple huiles végétales, biodiesel, paraffine) ont été détectés. Ce type de pollution présente malheureusement une légère tendance à la hausse; 51 navires ont été pris en flagrant délit de rejets illégaux.

Par ailleurs, dans ou autour de la zone marine belge, 35 accidents maritimes graves impliquant une pollution marine accidentelle ou un risque élevé de pollution se sont produits.

Vingt-quatre missions internationales « Tour d’Horizon » ont été effectuées, inspectant des installations gazières offshore et des plates-formes de forage dans la partie centrale de la mer du Nord. Elles ont donné lieu à un total de 296 détections de pollution (272 détections d’huile minérale, 9 détections d’un polluant autre que l’huile et 15 polluants dont la nature n’a pas pu être déterminée visuellement).

Il y a eu une participation à 10 « Opérations coordonnées de contrôle étendu de la pollution », des missions régionales consistant en une série de vols consécutifs de contrôle de la pollution effectués par plusieurs avions de surveillance de différents pays de la mer du Nord.

Depuis 2015, 353 vols de contrôle des émissions ont été effectués avec un capteur renifleur et 6.012 panaches d’échappement ont été échantillonnés. 9% des navires contrôlés présentaient des niveaux de soufre suspects.

En ce qui concerne la surveillance de l’environnement marin, de l’activité de pêche et des règles de navigation, de 2009 à 2021, 214 heures de vol ont été consacrées au comptage des mammifères marins. Un total de 3.223 marsouins ont été observés (de 3 à 404 animaux par étude, soit une moyenne de 87 par étude). De plus, 100 phoques ont été observés et sporadiquement d’autres espèces de mammifères marins comme des dauphins à bec blanc, des grands dauphins, un petit rorqual et une baleine à bosse.

De 1993 à 2021, 7.272 navires de pêche ont été contrôlés et identifiés. Entre 2011 et 2021, 112 infractions concernant l’utilisation des systèmes d’identification automatique par les navires ont été constatées, ainsi que 148 infractions de navigation – en forte hausse au cours des dernières années.

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