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La Région wallonne lance deux projets pilotes de bandes réservées au covoiturage

Deux projets pilotes de bandes réservées au covoiturage ont été lancés mardi en Wallonie sur l’E411/A4, a annoncé le ministre wallon de la Mobilité et des Transports, Carlo Di Antonio. L’un relie Wavre à Rosières dans le Brabant wallon, l’autre Arlon à Sterpenich dans la province du Luxembourg. Il s’agit d’une première en Europe.

Concrètement, la bande d’arrêt d’urgence peut être empruntée par les automobilistes en cas d’embouteillages. Le dispositif est réservé aux véhicules légers comprenant au minimum trois personnes conducteur compris. La vitesse y est par ailleurs limitée à 50 km/h.

Pour y veiller, la police a prévu des contrôles mobiles et différents équipements. Sur chaque tronçon, deux caméras ANPR permettent l’identification des véhicules. Deux autres peuvent déterminer le nombre de personnes à bord à l’aide d’un logiciel de détection faciale fonctionnant de jour comme de nuit. Enfin, deux caméras offrent une vue globale sur le trafic, l’ensemble des informations étant canalisées au centre Perex.

Tout véhicule dont le gabarit est inadapté ou dont les occupants ne sont pas suffisamment nombreux s’expose à une amende pouvant aller jusqu’à 58 euros.

Les conducteurs dépassant la vitesse autorisée sont eux avertis via un panneau préventif situé à environ 200 mètres en aval d’un premier point de contrôle. Des radars mobiles sont également prévus et mèneront eux à une verbalisation, a encore averti la Région wallonne.

Financés par la Sofico à hauteur de 906.000 euros, ces projets pilotes sont menés en collaboration avec la division Mobilité et Infrastructures du Service public de Wallonie. Ils seront évalués sur une période d’un à deux ans, afin de juger de la pertinence d’une extension à d’autres zones.

« L’idée, c’est de donner un avantage aux covoitureurs et de diminuer la congestion automobile dans des zones qui sont particulièrement encombrées », a expliqué le ministre Di Antonio. « Il va maintenant falloir vérifier si cela fonctionne bien en pratique. » « Ce que l’on sait, c’est que si 25% des personnes qui roulent seules décidaient de covoiturer, il n’y aurait plus de bouchons ou presque », a-t-il encore souligné.

Le ministre wallon de la Mobilité et des Transports regrette en ce sens la décision de son homologue flamand, Ben Weyts, qui n’a pas souhaité donné un prolongement au dispositif en Flandre.

« C’est dommage de devoir arrêter la bande dédiée au covoiturage à Rosières, alors qu’il y aurait un réel intérêt qu’elle mène jusqu’à Bruxelles », a-t-il commenté. « On va maintenant pouvoir mesurer l’efficacité du dispositif. Si les résultats sont bons, le ministre Weyts ne pourra pas l’ignorer ».

« Coté Luxembourg, il y a des travaux nécessaires pour envisager un prolongement, mais le gouvernement luxembourgeois a clairement marqué son accord », a-t-il encore précisé.

En Belgique, plus de 8 automobilistes sur 10 circulent seuls dans leur voiture. Une baisse de 10% permettrait de diminuer les files de 40%, selon la Région wallonne. Au travers du programme « Fast 2030 », l’ambition de la Wallonie est de passer d’un taux d’occupation moyen par véhicule de 1,3 personne à 1,8 personne en 2030.

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