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La N-VA et le FDF rejettent l’accord sur BHV

Comme c’était à prévoir, la N-VA et le FDF ne voient pas d’un bon oeil le tout nouvel accord conclu sur BHV par les huit partis autour de la table.

Du côté de la N-VA, c’est Jan Jambon, le chef de groupe N-VA à la Chambre, qui a été le premier à exprimer son mécontentement dans la presse.

« Le CD&V et l’Open Vld sont en train de baisser leur pantalon jusqu’aux genoux, non, jusqu’aux pieds », a-t-il réagi, cité dans De Standaard et Het Nieuwsblad. »Nous n’accepterons pas que le gouvernement flamand perde la tutelle sur les bourgmestres dans la périphérie flamande » de Bruxelles, a-t-il dit.

« Si cela s’avère, la manifestation de ce dimanche à Linkebeek amènera énormément de gens, toutes des personnes qui, comme la N-VA, refusent d’avaler » ce qui est proposé, a ajouté Jan Jambon.

Le chef de groupe des nationalistes flamands prédit des problèmes pour le gouvernement flamand, au sein duquel se retrouve la N-VA. « Il avait été convenu que les partis flamands qui négociaient respecteraient l’accord de gouvernement flamand. Il ne semble pas que ce soit le cas ».

Damien Thiéry (FDF) rejette l’accord

Sur La Première (RTBF) ce matin, le bourgmestre non-nommé de Linkebeek, Damien Thiéry (FDF), a également rejeté l’accord, estimant que son avis ne devrait pas diverger de l’ensemble de son parti.

« Je peux difficilement m’inscrire dans ce consensus », a-t-il indiqué. Estimant que la nomination des bourgmestres a été utilisée en compensation de la scission de BHV.

Selon lui, les recours contre la décision de non-nomination des bourgmestres étant, aux termes de l’accord, portés devant une chambre paritaire du Conseil d’État à présidence alternée entre un francophone et un flamand, « c’est désormais la roulette russe ».

« En fonction du moment où l’on introduit son recours, on aura une chance sur deux » d’être nommé ou pas, résume-t-il. Il appelle les francophones à refuser que des droits soient retirés aux francophones de la périphérie.

Si Damien Thiéry concède qu’une discussion doit encore avoir lieu au sein de son parti sur l’accord proposé par les négociateurs, il dit ne pas voir en quoi son avis pourrait diverger de l’ensemble du parti d’Olivier Maingain.

La chef de file du MR au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Françoise Bertieaux, a appelé les FDF à la loyauté, après les déclarations de Damien Thiéry.

« Le débat interne se fait à l’intérieur du MR et pas sur les ondes. A toutes les étapes de ces négociations, toutes les composantes du MR ont été associées », a-t-elle relevé.

A ses yeux, la scission proposée de BHV « est loin d’être pure et simple puisqu’un grand nombre de droits électoraux des francophones sont préservés, et parce que nous avons des éléments physiques qui installent la Région bruxelloise dans un espace beaucoup plus vaste, et je pense notamment à la communauté métropolitaine ».

Maingain veut un renforcement de la communauté métropolitaine

Le bureau des FDF a rejeté l’accord. Il ne s’est par contre pas prononcé sur les conséquences de la divergence d’analyse de l’accord apparue entre les ailes FDF et libérale du MR.

Pour le président Olivier Maingain, il y a bien une scission de l’arrondissement par la soustraction d’un certain nombre de communes qui faisaient partie du même arrondissement que les communes bruxelloises.

Olivier Maingain a détaillé ses nombreuses critiques sur les différents volets de l’accord (le renforcement d’un carcan autour de Bruxelles ; aucune avancée en vue de la ratification de la convention-cadre sur la protection des minorités nationales ; aucune compétence de la Communauté française dans les communes à facilités, vente pour la énième fois et au rabais du régime des facilités, mécanisme aléatoire de nomination des bourgmestres des communes à facilités, pas de représentation bruxelloise spécifique au Sénat….).

« Face à ce constat peu encourageant pour les francophones, les FDF pensent devoir mettre sur la table, pour autant que le MR veuille y concourir, plusieurs exigences pour donner plus de consistance à la communauté métropolitaine mal conçue dans l’état actuel », a encore dit Olivier Maingain.

Ils veulent ainsi que celle-ci soit composée d’élus choisis par la population de l’ancien Brabant, qu’elle soit chargée de mettre en oeuvre la convention-cadre sur la protection des minorités nationale pour les Flamands du Brabant wallon et les francophones du Brabant flamand, et qu’elle -sinon le fédéral- prenne en charge la tutelle sur les communes à facilités exercées actuellement par le gouvernement flamand.


Le Vif.be, avec Belga

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