La mendicité avec des mineurs de moins de 16 ans désormais interdite à Bruxelles

Le Vif

Pratiquer la mendicité au coeur de la capitale avec des enfants âgés de moins de 16 ans est désormais formellement interdit. Le conseil communal de la Ville de Bruxelles a adopté lundi soir, à l’unanimité, un nouveau règlement en ce sens.

Le non-respect de la nouvelle disposition est passible d’une amende de 350 euros, mais pas au premier constat. Selon le collège des bourgmestres et échevins, le dispositif vise avant tout à protéger les enfants. Au premier contact, tout membre du corps de police est tenu d’informer la personne se livrant à la mendicité accompagnée d’un mineur de moins de 16 ans, de l’interdiction de mendier avec un enfant de cet âge sur le territoire de la Ville de Bruxelles; de l’obligation scolaire des enfants de 5 à 18 ans dont il a la responsabilité; des missions du Centre Public d’Action Sociale de la Ville de Bruxelles; du droit pour les enfants de 2,5 mois à 3 ans de bénéficier d’une place dans un milieu d’accueil de la Ville en ayant l’intégralité des frais de l’accueil (PFP et langes) pris en charge par la Ville; du droit de pouvoir inscrire tout enfant de 3 ans à 18 ans dans une école de la Ville, et de bénéficier d’une prise en charge de l’intégralité des frais scolaires par la Ville.

La mendicité refait surface

Les services de police de la zone de Bruxelles-Ixelles ont dit constater que, depuis le déconfinement, le phénomène de la mendicité a refait surface sur le territoire de la Ville de Bruxelles, parallèlement à la reprise de la vie économique (et notamment l’Horeca) et le retour des touristes. Depuis janvier dernier l’équipe Herscham de la police Bruxelles Capitale Ixelles a effectué 33 interventions au niveau de la zone piétonne et de la rue Neuve auprès des mendiants avec enfants.

Dans l’opposition, le MR/Open Vld, soutenu sur ce point par les Engagés et le CD&V, aurait voulu que l’on aille plus loin. « Alors que 271 mendiants d’origine roumaine (roms) ont été recensés par les services de police comme mendiants professionnels sur le territoire de notre zone dont 10% sont mineurs, alors que certaines nuits, jusqu’à 70 personnes sont comptées à un même endroit, souvent avec de très jeunes enfants à même le sol, la police de Bruxelles Capitale Ixelles n’a effectué que 33 interventions auprès des mendiants avec enfants. Pourquoi le collège n’en a pas fait plus? », a demandé le chef du groupe libéral, David Weytsman.

Selon celui-ci, le droit de pouvoir faire appel à la générosité d’autrui et le droit de pouvoir vivre en ville doivent s’équilibrer. Ce n’est pas le cas aujourd’hui et beaucoup de commerçants et de Bruxellois se plaignent de cette situation. David Weystman a soumis au conseil une proposition de motion visant notamment à limiter le nombre de mendiants, dans les quartiers commerçants; à interdire la mendicité en terrasse des établissements Horeca, à proximité des écoles, des distributeurs automatiques, des banques et lors des marchés hebdomadaires et des manifestations spécifiques; ou encore à interdire à toute personne d’entraver l’entrée d’immeubles et édifices publics ou privés, d’être accompagnée d’un animal agressif, de se montrer menaçante, d’entraver la progression des passants; etc. Cette motion a été rejetée par une large majorité du conseil. Le PTB, qui s’est abstenu, souscrit au principe d’une prise en charge à titre gratuit des enfants en milieu d’accueil ou dans une école de la Ville, en fonction de leur âge, mais se demande quelles garanties on a que ces enfants en bénéficieront.

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