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La gestion des sans-abris coûte aussi cher que leur relogement à Bruxelles

Le Vif

A Bruxelles, reloger les personnes sans-abris ne serait pas plus cher que de continuer à gérer le sans-abrisme, selon une étude du Département d’économie appliquée de l’ULB (DULBEA), publiée mercredi.

Le « Syndicat des Immenses » et « Droit à un toit’, deux organisations qui militent pour le droit au logement, ont chargé le DULBEA d’estimer le coût du sans-abrisme et celui de relogement en Région de Bruxelles-Capitale. C’est la première fois que le coût sociétal du sans-abrisme est calculé pour cette Région. A Bruxelles, 5.313 personnes vivent dans la rue, selon le dernier recensement datant de novembre 2020. Le sans-abrisme « n’est pas une fatalité, mais le résultat de choix politiques », dénonce Laurent d’Ursel, secrétaire du « Syndicat des Immenses ».

   Grâce à un simulateur prenant en compte les services tels que les refuges d’urgence, les services de santé ou juridiques, notamment, ainsi que les pertes estimées de recettes publiques, les chercheurs ont estimé que la gestion de cette problématique coûtait entre 40.000 et 52.000 euros par an et par personne.

   Mais comme « les personnes sans-abris ne suivent pas toutes le même parcours« , rappelle Justine Carlier, chercheuse au DULBEA, le coût social du sans-abrisme à Bruxelles se chiffre entre 30.000 et 85.000 euros annuels par personne.

Une solution efficace

   Le modèle « Housing First » a fait ses preuves et semble être une solution efficace pour sortir durablement les gens de la rue. Les chercheurs sont arrivés à un coût de relogement allant de 33.000 à 77.000 euros par an et par personne. Celui-ci varie en fonction du type de logement, du montant du revenu de remplacement et de l’intensité de l’encadrement, précise Justine Carlier.

   Laurent Dumoulin, membre de l’ASBL Diogènes qui travaille auprès des sans-abris, met en évidence les limites de cette étude. Parmi lesquelles, la liberté de choix: une personne doit pouvoir refuser l’aide proposée si le logement ne lui convient pas. Le nombre de logements disponibles est largement insuffisant au vu du nombre de personnes dans la rue. Et enfin, cette étude part du postulat que les sans-papiers auraient également accès à un revenu de remplacement et à un logement, y compris social.

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