Coronavirus - Le gouvernement de la FWB adopte un plan de soutien à la filière du livre © belga

La fin est-elle en vue pour la Fédération Wallonie-Bruxelles ?

Stagiaire Le Vif

La FWB souffle aujourd’hui ses cinquantièmes bougies. Pourtant, il est de plus en plus question d’y mettre un terme en raison de sa précarité budgétaire, au profit des Régions wallonne et bruxelloise.

La Fédération Wallonie-Bruxelles fait face à de gros problèmes financiers : à la fin de l’année, une dette de 10 milliards d’euros est attendue. De plus, le taux de pauvreté est de plus en plus élevé, ainsi les taux de chômage et de demandeurs d’emploi. La solution se trouve-t-elle dans les Régions ?

Le président du PS, Paul Magnette, en est persuadé. Il ne cesse de répéter qu’une Belgique séparée en quatre Régions (Wallonie, Flandres, Bruxelles et germanophone) est la solution idéale en termes de construction institutionnelle.

Pour Pierre-Yves Jeholet (MR), ministre-président de la Fédération, le projet francophone est encore viable, mais le problème réside dans le manque de communication. « Depuis deux ans, ce que je constate, c’est que le lien est de plus en plus distendu entre les Wallons et les Bruxellois ». Il appelle les deux « à discuter enfin d’un projet commun ».

Ce matin, Rudy Demotte, président du Parlement de la FWB, s’exprimait à l’occasion de la cérémonie officielle de la fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles. « Non les institutions ne sont pas parfaites : elles ne le seront sans doute jamais. Comme tout corps vivants, elles doivent évoluer, s’adapter. Et pour cela, j’espère un dialogique constructif ». Il concluait son discours par « Vive le français. Vive la Fédération Wallonie-Bruxelles ».

Tous s’accordent sur un constat budgétaire catastrophique. Rudy Demotte confessait, lui aussi, que « La Communauté française fait aveu de pauvreté ». Et la capacité fiscale des Régions apparaît pour certains comme une solution. Ce qui n’est pas l’avis d’Alda Greoli, cheffe de groupe CDH à l’Assemblée.

Elle ne mâchait pas ses mots en juillet dernier et soulevait un point important : « en quoi un fonctionnement en quatre Régions sera-t-il moins cher ? En effet, côté francophone, il faudrait tout faire en deux fois. De plus, la dette sera récupérée par les Régions.

La question de la culture, des médias, de l’enseignement et de la recherche, l’aide à la jeunesse est au coeur des débats. La crise du Covid a démontré l’importance de la communauté sur ces questions.

En Flandre, la décision de fusionner Communauté et Région a été prise dès le départ, ce qui n’est pas le cas pour les francophones. La FWB permet une formation commune des enseignants, un seul FNRS, une seule CSA et elle finance même 80% de la RTBF. S’il fallait tout diviser, on prendrait le risque de compliquer les choses d’avantage. Madame Greoli conclut : « Les enjeux sont fondamentaux pour la population francophone. On ne peut pas mettre en danger des matières aussi importantes. »

En réponse à l’argument financier de la régionalisation, Pierre-Yves Jeholet va même plus loin : « On dit tout le temps que la FWB est au bord de la faillite. Mais les Régions sont bien pires, le fédéral est bien pire ». Pour lui, il faut repenser les budgets. « Est-il normal d’avoir un service public audiovisuel financé par la Fédération ? Quel sens cela a-t-il d’avoir autant d’opérateurs de traitement des déchets ou de gestion de l’eau en Wallonie ? ».

La septième réforme de l’État est attendue en 2024. Dès la fin de cette année 2021, tous les citoyens de plus de 16 ans pourront participer à une consultation publique sur cette question de la structure de l’État.

Lola Buscemi

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