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La Fédération Wallonie-Bruxelles sur les rails

Le parlement de la Communauté française a adopté mercredi à l’unanimité la proposition de résolution déposée par les 4 partis francophones, qui décide de faire dorénavant usage de l’appellation « Fédération Wallonie-Bruxelles » au lieu de « Communauté française » et d’utiliser cette nouvelle désignation pour l’ensemble de ses supports de communication.

La résolution invite également le gouvernement de la Communauté à en faire de même. Il devrait donc prendre demain jeudi une décision similaire, en décidant d’utiliser la nouvelle dénomination pour ses publications, logos, campagnes de communication, documents, dans l’administration, pour les produits dérivés, etc…

Pour le MR, Richard Miller a parlé d’acte politique qui va au-delà des mots pour initier des éléments de réponse aux préoccupations quotidiennes de ceux qui vivent dans la partie francophone du pays. Ce sera aux responsables politiques à donner du contenu à cette Fédération, a-t-il dit.

Raisons budgétaires obligent, la Communauté française n’a jamais pu assurer ses missions essentielles et elle nécessite aujourd’hui un nouveau départ, c’est pourquoi plus qu’un glissement sémantique, il y a l’affirmation d’un double socle composé de deux Régions fortes, de Bruxelles et de Wallonie, a lancé le député montois.

Selon lui, la Fédération n’entraîne pas une régionalisation de l’enseignement mais un espace mieux adapté aux réalités de terrain pour une qualité renforcée de l’enseignement. Une image qu’il estime pouvoir être appliquée à la culture également.

Au PS, Léon Walry a affirmé que l’objectif unique de la Fédération est celui de l’union et non de la séparation. Amorcé en décembre 2008, le changement symbolique contient un message politique, celui du caractère inaliénable de Bruxelles, celui d’une union entre francophones de Wallonie et de Bruxelles, a-t-il lancé.

Caroline Persoons (MR-FDF) a abondé dans le même sens, ajoutant que la Fédération doit rester attentive aux 120.000 francophones « qui résident aux portes de Bruxelles ».

« Ce que nous faisons n’est pas illégal, ce n’est pas un coup d’Etat institutionnel », a clamé Marcel Cheron (Ecolo) à l’adresse de « certains partis flamands ». Pour lui, il s’agit d’une opération stratégique qui ne consiste pas à modifier des textes constitutionnels mais bien ce qu’il y a dans les têtes. Il n’est pas question d’annexer Bruxelles, qui n’est pas annexable, et rien n’empêche la Flandre de faire la même chose, a-t-il dit.

Au cdH, Marc Elsen a souligné que le changement de dénomination s’inscrit dans un continuum évolutif. Il estime que le renforcement de deux entités régionales ouvertes ne peut aller de pair avec un repli sur soi: l’affirmation du fait régional n’est donc pas exclusive de l’existence d’une identité culturelle francophone partagée par ces deux Régions.

Cette résolution ne veut porter aucun préjudice aux différentes entités de notre pays, que ce soit le fédéral ou les entités fédérées, flamandes ou germanophones, a-t-il encore dit.

Le ministre-président Rudy Demotte a expliqué que l’évolution institutionnelle avait amené les Communautés à être des institutions qui s’opposent. L’ambiguïté est d’autant plus forte que certains partis flamands associent Communauté et territoire.

Selon M. Demotte, la Fédération contient l’affirmation d’une Région presque niée dans les faits, a-t-il dit, évoquant Bruxelles. Il a appelé à une nouvelle répartition efficace de compétences, notant au passage que les structures de l’enseignement ne correspondent pas assez à la réalité de terrain.

Le président du parlement Jean-Charles Luperto a salué la nouvelle alliance de partenaires sur un pied d’égalité et décrit l’assemblée comme un lieu de solidarité entre Bruxelles et la Wallonie.

Le Vif.be, avec Belga

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