Rudi Vervoort © Belga

« La déchéance de nationalité était l’arme extrême du régime nazi »

Le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS) a asséné une charge particulièrement violente mercredi contre la volonté du gouvernement fédéral de déchoir de la nationalité belge les binationaux condamnés pour des faits de terrorisme, comparant dans L’Echo cette mesure au régime nazi. Des propos jugés « indignes » par le MR Didier Reynders.

« Le débat sur la déchéance de nationalité qui se mène au Fédéral pose des questions sérieuses. La déchéance de nationalité, cela a toujours été une arme utilisée par les régimes extrêmes. Quand on voit Auschwitz, quand on voit que dans l’Allemagne hitlérienne, les premières lois qui ont été votées, ce sont les déchéances de nationalité pour les Juifs. Le contexte est différent, mais regardez, on reprend quand même ces vieilles recettes aujourd’hui », affirme M. Vervoort en marge d’une interview sur le comité de concertation. « La déchéance de nationalité, c’est une recette qui a été utilisée par les Allemands pour considérer que les Juifs n’étaient pas des citoyens à part entière. Le régime de Vichy a fait la même chose: les lois d’exception de Vichy, c’était aussi la déchéance de nationalité des Juifs français à qui on retirait tous leurs biens. La déchéance de nationalité, ça a une histoire », ajoute-t-il. Le débat sur la déchéance de nationalité a connu ces derniers jours des passes d’armes virulentes entre le PS et le MR en particulier, notamment entre le ministre francophone Rachid Madrane (PS) et le député fédéral Denis Ducarme (MR). Interrogé sur La Première (RTBF), le vice-Premier ministre MR Didier Reynders a jugé la sortie de M. Vervoort « indigne » et affirmé avoir d’autres préoccupations que l’avis de l’un ou l’autre socialiste. Il rappelle que la déchéance de nationalité est débattue dans d’autres pays d’Europe comme en France, où la mesure peut être décidée par un magistrat. Si l’on ne fait pas la différence entre le régime nazi et la lutte contre le terrorisme, l’on risque d’être confronté à un malaise, ajoute-t-il.

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