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La Commission prévoit un déficit public belge en forte augmentation

La Commission européenne a prédit jeudi un déficit public belge en forte augmentation dans les trois prochaines années, plongeant – à politique inchangée – à 1,7% cette année, 2,3% en 2020 et 2,6% en 2021.

Au printemps, quand le gouvernement fédéral était déjà en affaires courantes depuis plus de quatre mois, la Commission chiffrait encore ce déficit des finances publiques à 1,3% du produit intérieur brut (PIB), venant de 0,7% l’an dernier.

En creusant son déficit, la Belgique fait ainsi figure de mauvaise élève de la classe européenne, alors que la moyenne dans la zone euro est relativement stable (0,7% en 2019, 0,8% l’an prochain et 1% en 2020).

Ces prévisions sont faites à politique inchangée, c’est-à-dire en partant du principe que la situation politique actuelle se prolonge.

Si l’on considère les prévisions pour 2021, seules l’Italie (2,7%) et la Roumanie (6,1%) feraient moins bien. Pour cette année 2019, ce sont la France (3,1%) et la Roumanie (3,6%) qui dépasseraient la barre des 3%.

Quant à la dette publique belge, au lieu de régresser comme l’exécutif européen l’exige, elle se stabiliserait ces prochaines années. Alors qu’elle avait baissé de près de 105% à 100% ces trois dernières années, elle resterait à 100% en 2021, en passant par un – trop léger – mieux cette année (99,5%) et l’an prochain (99,6%). Pour la zone euro, la dette publique tournera autour des 85% ces prochaines années.

Il y a trois semaines, la Commission européenne a écrit au ministre des Finances Alexander De Croo pour que le pays soumette le plus rapidement possible un « projet de plan budgétaire » adapté.

La Belgique se situe dans la moyenne

La croissance belge, quant à elle, serait particulièrement stable mais également faible: 1,1% cette année, 1% en 2020 et de même en 2021. Ces trois dernières années, elle était de 1,5%, 2% et 1,5%.

A cet égard, la Belgique se situe dans la moyenne de la zone euro, qui est de 1,1% cette année, et 1,2% en 2020 et 2021.

« Cette absence de rebond marque un changement par rapport à nos précédentes prévisions », a commenté le commissaire à l’Économie, Pierre Moscovici. « Elle reflète l’impact des chocs subis par la zone euro, qui prendront du temps à être amortis. C’est le signe de l’entrée dans une nouvelle période, celle de la croissance modérée pour les prochaines années ».

Le commissaire français cite, sans surprise, les tensions commerciales et géopolitiques, un ralentissement plus brutal que prévu en Chine, les risques liés à un Brexit désordonné ou encore la faiblesse du secteur manufacturier, dont la production automobile.

« S’il commence à faire un peu froid, il faut peut-être monter le chauffage », a-t-il dit en citant les économies allemandes et néerlandaises qui disposent de marges de manoeuvre pour investir. Le Pacte de stabilité et de croissance doit pouvoir être adapté, a-t-il plaidé.

Les pays sans marge budgétaire sont eux invités « à mener des politiques budgétaires prudentes et à ramener leur niveau d’endettement sur une trajectoire descendante ».

Au rayon des nouvelles positives, le taux de chômage a atteint en Europe son niveau le plus bas « depuis le début du siècle », souligne la Commission.

Il devrait passer dans la zone euro de 7,6% cette année, à 7,4% en 2020 et 7,3% en 2021. Dans l’UE, il s’établira à 6,2% au cours des deux prochaines années.

En Belgique, la croissance de l’emploi serait même un peu plus forte que dans la zone euro: 1,3% plutôt que 1,1%.

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