La CNE ne croit plus en la possibilité de conclure un accord sectoriel pour le personnel de santé, indique mercredi le syndicat chrétien, un peu plus d’une semaine après l’échec d’une réunion « de la dernière chance » entre employeurs et syndicats des soins de santé.
L’organisation va dès lors entamer une démarche locale coordonnée et déposer une demande de négociation locale sur les avantages non encore obtenus dans chaque institution. Un préavis de grève sera par ailleurs déposé au sein de chaque établissement. Le Setca travaille de son côté à un cahier de revendications qui sera déposé auprès du futur gouvernement.
Des négociations entre employeurs et syndicats des soins de santé avaient eu lieu le 13 janvier dernier afin de concrétiser l’accord social non marchand d’octobre 2017 dans six conventions collectives de travail. Mais aussi dans la signature par les employeurs du protocole définissant le cadre social de la mise en place des réseaux hospitaliers. Après douze heures de négociations, cette réunion « de la dernière chance » s’était cependant soldée sur un échec.
Les militants de la CNE du secteur fédéral de la santé se sont réunis mardi pour analyser la situation. Ils ont constaté que « les positions patronales actuelles ne permettent pas de poursuivre des négociations sectorielles qui déboucheraient sur une réelle amélioration pour le personnel de la santé ». Le syndicat chrétien a dès lors décidé d’entamer dès à présent une démarche locale coordonnée, à moins que des « propositions patronales fermes largement plus proches » de ses exigences devaient être formulées.
Dans ce cadre, la CNE fera l’inventaire des avantages non encore obtenus dans chaque institution et déposera une demande de négociation locale sur ces points. Un préavis de grève sera déposé, impliquant une activation de la grève au terme du planning de négociation défini au sein de chaque établissement, prévient l’organisation syndicale.
Cette dernière regrette que les fédérations d’employeurs n’ont pas pris la mesure du malaise des personnels du secteur. Elle compte cependant s’appuyer sur les déclarations nombreuses des directions locales, dans le cadre des mardis des blouses blanches, par lesquelles elles se disaient solidaires avec le personnel, et volontaristes pour améliorer ses conditions de travail.
Plusieurs points étaient sur la table des négociations, rappelle mercredi le Setca: la valorisation de l’ancienneté, la stabilité des contrats de travail, la concertation sociale autour des réseaux hospitaliers, le régime de vacances, la formation syndicale, la formation, la stabilité des horaires et la flexibilité.
« Le point de rupture est atteint », dénonce le syndicat socialiste, qui s’oppose à la flexibilité accrue, dont un horaire définitif communiqué de semaine en semaine, voulue par les employeurs pour améliorer les CCT. Une demande qui « va encore altérer une situation déjà insupportable ».
La priorité du Setca est d’avoir plus de bras et que le budget ‘blouses blanches’ soit affecté en totalité à la création de nouveaux emplois (augmentation du temps de travail des travailleurs déjà présents ou engagement de nouveaux collègues). Fin octobre, le PTB était parvenu à obtenir le vote d’un amendement à la loi sur les douzièmes provisoires pour créer un Fonds blouses blanches destiné à améliorer les conditions de travail du secteur infirmier.
Le syndicat s’adressera à la presse lundi prochain après la Commission paritaire 330 et participera le lendemain à la manifestation nationale pour la sécurité sociale de la FGTB. Il va à présent finaliser un cahier de revendications à l’attention du futur gouvernement fédéral.