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La cellule anti-terroriste débordée par la hausse de sa charge de travail

La cellule anti-terroriste de la police fédérale (DR3) « n’a pratiquement plus le temps de traiter » toutes les informations qu’elle reçoit, ressort-il mardi d’un rapport intermédiaire du Comité P consulté par la RTBF. Sa charge de travail a été multipliée par dix, tandis que ses moyens stagnent et que les candidats pour l’intégrer se font de plus en plus rares.

Le manque de moyens au sein de la DR3 s’est notamment traduit par une incapacité à vérifier les informations faisant état de contacts entre Salah Abdeslam et Abdelhamid Abaaoud avant la fusillade de Verviers.

La charge de travail de l’anti-terrorisme a explosé depuis quelque temps. Le nombre de fiches auxquelles sont confrontés ses agents est passé de 50 par mois en moyenne en 2014 à 407 en mars et 527 en avril.

Selon le rapport, la cellule comptait en 2015 environ 85 enquêteurs expérimentés et une quarantaine d’agents détachés à peine formés, une capacité jugée insuffisante. En outre, la fonction n’attire plus. Septante-et-un candidats s’étaient présentés avant les attentats pour 16 postes d’inspecteurs. Depuis, 22 ont retiré leur candidature et cinq ne se sont pas présentés au premier entretien.

Avec une charge de travail en hausse et des moyens qui n’évoluent pas, la pression sur le personnel s’accroît. Du 22 mars au 29 avril, 82 agents ont ainsi travaillé plus de 10 jours sans interruption. Selon le rapport, une part importante du personnel est aujourd’hui épuisée et les problèmes de santé se multiplient. La situation favorise « le risque que des liens pertinents ne puissent être établis », reconnait-on. (Belga)

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