© Facebook Zone de police de Liège

La Belgique rend un dernier hommage aux policières assassinées à Liège

Le Vif

La Belgique rend mardi un ultime hommage national aux deux policières assassinées il y a une semaine dans l’attaque jihadiste de Liège, revendiquée par l’organisation Etat islamique (EI), qui a fait resurgir le spectre des attentats deux ans après ceux de Bruxelles.

Au lendemain de celles de l’étudiant qui fut la dernière victime de Benjamin Herman le 29 mai, les obsèques de Lucile Garcia, 54 ans, et Soraya Belkacemi, 44 ans, sont prévues à 10H00 (08H00 GMT) dans un centre funéraire de Liège, où un rassemblement public doit se tenir auparavant en présence de nombreux officiels et policiers venus de toute la Belgique.

« Car au-delà de Liège, c’est toute une Police intégrée (les services locaux et fédéraux, ndlr) qui est meurtrie (…) Il n’y a pas de mots suffisants pour décrire l’émotion qui anime tous nos collègues », a fait valoir la police locale de Liège, dont étaient membres Mmes Garcia et Belkacemi.

Dans un pays où policiers et militaires ont été ciblés plusieurs fois depuis la vague d’attentats de l’EI de 2015-2016, le Premier ministre belge Charles Michel et le ministre de l’Intérieur Jan Jambon feront le déplacement.

Lundi, ils l’ont déjà fait pour l’hommage rendu à Cyril Vangriecken, l’étudiant de 22 ans tué par balles alors qu’il se trouvait avec sa mère dans une voiture à l’arrêt.

‘Assassinats terroristes’

Le 29 mai, vers 10H30 (08H30 GMT), sur une grande artère du centre de Liège, Benjamin Herman, délinquant radicalisé de 31 ans qui bénéficiait d’un congé pénitentiaire, a tué les deux policières et l’étudiant en criant plusieurs fois « Allah Akbar » (« Dieu est grand »). Il a ensuite été abattu par les forces de l’ordre.

Les faits ont été qualifiés d' »assassinats terroristes » par la justice belge, et revendiqués le 30 mai par l’EI.

Selon les premiers éléments, l’assaillant voulait « clairement » s’en prendre à la police. Et son modus operandi –agresser d’abord au couteau les fonctionnaires pour dérober leurs armes– rappelle celui que vante régulièrement l’EI dans sa propagande sur internet, a souligné le parquet fédéral.

Des violences de ce type ont déjà été perpétrées en France ou au Royaume-Uni ces dernières années.

En Belgique, le souvenir de l’attaque survenue le 6 août 2016 à Charleroi (sud) a immédiatement resurgi. Ce jour-là un Algérien s’en était pris avec une machette à deux policières devant le commissariat aux cris de « Allah Akbar ». Elles avaient été blessées au visage et au cou, et l’assaillant abattu. L’EI avait revendiqué l’acte.

Deux mois plus tard, c’est à Bruxelles que deux policiers avaient été violemment agressés au couteau par un ancien militaire, condamné en appel en avril à 15 ans de prison pour tentative d’assassinats.

Même si l’intention « terroriste » a finalement été abandonnée au procès, l’attaque avait de nouveau suscité l’émotion six mois après les attentats revendiqués par l’EI dans la capitale belge (32 morts le 22 mars 2016).

‘Des cibles potentielles’

« Horreur », « barbarie », « tragédie »: les mêmes mots qu’il y a deux ans sont revenus la semaine dernière dans tous les commentaires, le profil de Lucile Garcia et Soraya Belkacemi, décrites comme « femmes, mères et policières merveilleuses », venant accentuer les sentiments de peine et d’injustice.

La première était mère d’un fils de 25 ans, et la seconde de deux jumelles adolescentes qui avaient déjà perdu leur père en 2005, selon les médias.

« Lucile était une très bonne amie, je suis allée à l’école avec elle. On a partagé de très, très bons moments (…) Je pense beaucoup à sa famille », a témoigné les yeux rougis Delphine Duthoo, une ancienne collègue de Mme Garcia dans une des zones de police de Bruxelles où elle avait travaillé de 2011 à 2016.

« En Belgique comme partout en Europe les représentants de l’Etat sont des cibles potentielles », contraints d’être « particulièrement vigilants », a dit pour sa part à l’AFP Vincent Gilles, président du syndicat SLFP-Police.

Il a rappelé que depuis février 2015, à la suite de l’assaut policier mené le mois précédent contre une cache de jihadistes à Verviers (est), tous les policiers belges portent en permanence un gilet pare-balles.

En janvier, le niveau de la menace terroriste en Belgique avait été ramené à 2 (menace jugée « peu vraisemblable »), après trois années aux niveaux 3 (« possible et vraisemblable ») voire ponctuellement 4 (« imminente »).

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