Le parquet fédéral a annoncé l’arrestation de trois personnes suspectées de préparer un attentat visant des personnalités politiques, dont le Premier ministre Bart De Wever.
Trois jeunes adultes ont été arrêtés à Anvers lors de perquisitions menées dans l’agglomération. L’enquête vise la préparation d’une «attaque contre des responsables politiques, tentative de meurtre terroriste et participation aux activités d’un groupe terroriste», a annoncé la procureure fédérale Ann Fransen. Les suspects sont nés en 2001, 2002 et 2007. Les enquêteurs ont saisi un engin présentant de fortes similitudes avec un explosif improvisé, des billes en acier et une imprimante 3D.
«Des éléments indiquent la volonté de concevoir un drone capable d’emporter une charge explosive», avancent plusieurs sources proches du dossier. Mais l’engin retrouvé n’était pas opérationnel. Un des trois interpellés a été remis en liberté. Les deux autres sont entendus par la police judiciaire fédérale d’Anvers et devront être présentés à un juge d’instruction spécialisé.
Des personnalités politiques de premier plan telles que le ministre des Affaires étrangères Maxime Prévot (Les Engagés) et Theo Francken (ministre de la Défense, N-VA), ont publiquement déclaré qu’un projet d’attentat visait bel et bien Bart De Wever.
Quatre perquisitions ont été exécutées, dont une à Deurne, sous la direction d’un juge d’instruction antiterroriste, à une centaine de mètres du domicile du Premier ministre Bart De Wever. L’opération a mobilisé la police judiciaire fédérale d’Anvers, l’unité de déminage DOVO, les unités spéciales de la police fédérale et des équipes cynophiles explosives.
Deux suspects étaient déjà connus des services de police et de la justice pour d’autres faits sans lien avec le terrorisme.
Antécédents et niveau de menace
La procureure fédérale Ann Fransen insiste sur le maintien d’une vigilance élevée et de capacités suffisantes au sein de la police et de la Justice. Elle signale qu’en 2025, environ 80 nouveaux dossiers terroristes ont déjà été ouverts, davantage que sur l’ensemble de 2024.
En mars 2023, la police avait déjoué un projet d’attaque visant Bart De Wever ainsi qu’un commissariat. En avril 2025, la cour d’appel d’Anvers a condamné le principal prévenu à six ans de prison pour préparation d’attentat terroriste, tandis que quatre complices ont écopé de peines comprises entre trois ans et 55 mois. Ces derniers mois, des envois suspects ont visé le 16 rue de la Loi, siège du Premier ministre à Bruxelles, et son domicile de Deurne.
Le niveau de menace national reste fixé à trois sur quatre, dit grave. L’Ocam le maintient depuis l’attaque du 16 octobre 2023 à Bruxelles. Les autorités n’ont pas annoncé de modification après les interpellations à Anvers.
«Nous continuerons à lutter contre la menace extrémiste dans notre pays»
«Il n’y a pas de place pour l’intimidation et la violence dans notre société», a réagi la ministre de la Justice, Annelies Verlinden, à la suite de la tentative d’attentat. «Aujourd’hui, un attentat a été déjoué. Grâce à l’intervention rapide et efficace du parquet fédéral et de différents services de la police fédérale. Les menaces visaient peut-être des personnes occupant des fonctions publiques. Cela touche aux fondements mêmes de notre démocratie», a souligné la ministre.
Le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin a, quant à lui, salué «le travail exemplaire» des services de sécurité, qui «ont démontré leur pleine efficacité pour protéger notre démocratie et nos institutions» dans le cadre de cette enquête. «Nous continuerons à lutter contre la menace extrémiste dans notre pays», a-t-il encore appuyé.
(Avec Belga)