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Procès des attentats du 13-Novembre: la perpétuité incompressible requise contre Salah Abdeslam

Le Vif

Le parquet national antiterroriste français (Pnat) a requis vendredi au procès des attentats du 13-Novembre la perpétuité avec une période de sûreté incompressible à l’encontre de Salah Abdeslam, unique membre encore en vie des commandos qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.

Cette sanction rarissime, qui rend très infime la possibilité d’un aménagement de peine, a été demandée « au regard de l’immense gravité des faits » qui sont reprochés au Français de 32 ans, « acteur-clé » des attaques. A l’audience, « malgré ses paroles, malgré ses larmes, Salah Abdeslam est resté fidèle jusqu’au bout à son idéologie » et n’a jamais exprimé « le moindre remords », a tancé l’avocate générale Camille Hennetier. A l’encontre de Mohamed Abrini, le « second survivant du convoi de la mort » qui avait renoncé le soir du 13-Novembre et était rentré en Belgique, l’accusation a réclamé la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans pendant laquelle il ne pourra bénéficier d’aucune libération.

Le ministère public a requis la perpétuité assortie de 30 ans de sûreté à l’encontre du Suédois Osama Krayem et du Tunisien Sofien Ayari, des « membres de haut niveau » de la cellule djihadiste soupçonnés d’avoir voulu commettre un attentat à l’aéroport d’Amsterdam le 13-Novembre. La réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans a en outre été réclamée contre le « logisticien » Mohamed Bakkali, « cheville ouvrière de la cellule » selon le Pnat. 

Des peines de 20 ans de réclusion criminelle ont été requises contre Muhammad Usman et Adel Haddadi, les « opérationnels contrariés » bloqués sur la route de leur retour de Syrie.  L’accusation a requis des peines allant de cinq ans d’emprisonnement à 16 ans de réclusion contre sept autres accusés « impliqués à des degrés divers », soupçonnés d’avoir apporté leur aide à la cellule.  A l’encontre d’Ahmed Dahmani, incarcéré en Turquie et jugé par défaut par la cour d’assises spéciale de Paris, le parquet antiterroriste a demandé 30 ans de réclusion, assortis d’une période de sûreté des deux tiers. Et contre les cinq cadres du groupe Etat islamique présumés morts et également jugés par défaut, l’accusation a demandé des peines de réclusion criminelle à perpétuité, assorties notamment pour le commanditaire des attentats Oussama Atar d’une période de sûreté incompressible. Le parquet national antiterroriste a également réclamé que des interdictions du territoire national, de 10 ans ou définitives, soient prononcées à l’encontre de l’ensemble des accusés, à l’exception de ceux qui ont la nationalité française dont Salah Abdeslam.  Le verdict devrait être rendu le 29 juin. La parole sera donnée à la défense à partir de lundi et pour deux semaines.

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