Joachim Coens. © Belga

Joachim Coens élu président du CD&V: « un nouveau départ pour les chrétiens-démocrates »

L’administrateur-délégué du port de Zeebrugge et bourgmestre de Damme (Flandre occidentale) Joachim Coens, 53 ans, a été élu vendredi à la présidence du CD&V, au second tour par une courte majorité. Il a immédiatement tendu la main à son rival mais « bon ami », Sammy Mahdi, et aux sections urbaines du parti.

Ce fils d’ancien ministre social-chrétien a obtenu 53,12% des suffrages exprimés par les militants du parti, face au président des Jeunes CD&V, Sammy Mahdi, 31 ans, a annoncé le parti. Au total, 22.753 membres ont participé au scrutin présidentiel.

Main tendue

Dès l’annonce des résultats, M. Coens a tendu la main à son dernier rival et aux sections urbaines du parti qui l’avaient soutenu – principalement dans les provinces d’Anvers et du Limbourg. « Retourner vers les villes est une mission très importante », a dit le nouveau président devant la presse. « Ceci est un nouveau départ pour les chrétiens-démocrates et je ne le ferai pas seul. Je compte sur chacun d’entre vous et en particulier sur Sammy », a-t-il ajouté, en appelant à une large mobilisation au sein du part.

Evoquant la formation d’un gouvernement fédéral, M. Coens a assuré être sur la même ligne que le vice-Premier ministre CD&V Koen Geens, qui a affirmé que les sociaux-chrétiens ne sont pas prêts à entrer dans une coalition sans la N-VA. « Il est toujours dangereux de monter dans un train en marche », a dit le nouveau président à propos d’une possible coalition arc-en-ciel rassemblant socialistes, libéraux et écologistes.

Son rival malheureux, Sammy Mahdi, conseiller communal à Vilvorde, a affirmé qu’il ne renoncerait pas à son projet de renouveau du CD&V afin d’en faire « le grand parti qu’il doit être ». « Joachim est président, masi cette histoire, nous l’écrirons ensemble. Nous sommes ici côte à côte comme de bons amis », a dit le chef de file des jeunes CD&V, réélu à ce poste le mois dernier.

Peu connu côté francophone

Le nouveau président du CD&V, Joachim Coens, n’est jusqu’à présent pas très connu dans la partie francophone du pays. Sur le plan politique, c’est l’actuel bourgmestre de Damme, une bourgade de près d’onze mille habitants située à quelques kilomètres de Bruges. Mais cet homme âgé de 53 ans est aussi le patron du port de Zeebruges, un des plus importants à l’échelle de l’Europe, notamment pour le transport du gaz et celui de voitures neuves.

Les plus de 50 ans se souviendront, pour certains d’entre eux, du père du nouveau président du CD&V, Daniël Coens. Celui-ci fut ministre de l’Education nationale dans le gouvernement dirigé par Wilfried Martens V, successivement aux côté des libéraux francophones Michel Tromont et André Bertouille, avant d’embrasser une carrière à ce poste au gouvernement flamand (1988 à 1992).

Sur les traces de son père

Hormis sur cet épisode gouvernemental, Joachim Coens a suivi la trace politique de son père qui fut naguère également le bourgmestre de Damme. Comme son père, il a fait carrière en Flandre, au parlement flamand, de 1995 à 2001, parallèlement à sa carrière d’échevin dans la commune dont il est le bourgmestre depuis 2014, après l’accident de la route qui a coûté la vie à son prédécesseur.

Cet ingénieur civil de formation a par ailleurs derrière lui également une carrière de cinq ans (1990-1995) dans le secteur de la construction à l’étranger (Dubaï et Europe de l’est). Joachim Coens est, depuis 2001, le président et l’administrateur-délégué de société qui gère et exploite le port de Zeebruges, les « Brugse Zeevaartinrichtingen ».

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