Jean-Pascal Labille © Belga

Jean-Pascal Labille : « Je compte bien poursuivre le combat »

François Brabant
François Brabant Journaliste politique au Vif/L'Express

Le socialiste liégeois, ministre fédéral des Entreprises publiques de janvier 2013 à octobre 2014, publie sur sa page Facebook un long message.  » Je quitte mes fonctions avec le sentiment du devoir accompli. A refaire, je le ferais exactement de la même manière « , écrit-il.

C’est fait ! La coalition suédoise est désormais une réalité. Les ministres de l’ancien gouvernement fédéral, en affaires courantes depuis le mois de mai dernier, s’apprêtent dès lors à vider leur bureau. Les uns, comme Didier Reynders ou Pieter De Crem, feront partie du nouveau gouvernement. D’autres, à l’instar de Laurette Onkelinx, siégeront désormais comme simples parlementaires, sur les bancs de l’opposition. Plus atypique est le cas de Jean-Pascal Labille : secrétaire général des mutualités Solidaris, sa nomination comme ministre des Entreprises publiques et de la Coopération au développement avait créé la surprise en janvier 2013. Il quitte aujourd’hui le devant de la scène politique pour reprendre ses fonctions à la tête de Solidaris.

En presque deux ans au gouvernement fédéral, ce Liégeois aura réussi à marquer les esprits. Ancien réviseur d’entreprises au cabinet de Michel Daerden, il a exercé son mandat avec une certaine flamboyance. Il s’est notamment illustré en imposant une limitation salariale aux patrons de Bpost et de Belgacom.

« Modestement, j’ai tenté de renouer avec le rôle qu’un État, c’est-à-dire la collectivité, est amené à jouer dans les entreprises publiques. J’ai oeuvré également à faire en sorte que notre petit pays assume pleinement le rôle politique qui est le sien en Afrique centrale », écrit Jean-Pascal Labille dans un long texte qui ressemble à un courrier d’adieu, publié vendredi soir sur sa page Facebook.

« Je quitte mes fonctions ministérielles avec le sentiment du devoir accompli. A refaire, je le ferais exactement de la même manière », ajoute encore le socialiste.

Depuis son entrée sur la scène politique, voici deux ans, Jean-Pascal Labille a également attiré les projecteurs vers lui en raison de ses démêlés avec certains dirigeants de la fédération liégeoise du Parti socialiste – Willy Demeyer et Stéphane Moreau. Son absence sur les listes électorales, le 25 mai, avait suscité de nombreuses interrogations.

La question demeure à présent : la carrière politique de Jean-Pascal Labille a-t-elle pris fin en même temps que le gouvernement Di Rupo ? L’ex-ministre nourrit-il l’ambition de peser personnellement dans les orientations futures du PS liégeois ? Dans le texte qu’il vient de publier sur Facebook, il ne répond pas à ces questions. Mais précise tout de même ceci : « Je n’entends pas m’en tenir à constater l’ampleur des dégâts que le futur gouvernement occasionnera. Je compte bien poursuivre le combat entrepris pour lutter contre toutes les inégalités et en faveur d’une plus grande justice sociale. » Quelle forme prendra à l’avenir le « combat » de Jean-Pascal Labille ? Réponse dans les prochaines semaines et les prochains mois.

Le texte complet :

Voilu0026#xE0;, le moment est venu de fermer derriu0026#xE8;re moi, pour la derniu0026#xE8;re fois, la porte du bureau ou0026#xF9;, durant presque deux ans, j’ai exercu0026#xE9; mes fonctions ministu0026#xE9;rielles. Quelle expu0026#xE9;rience! Cette mission a u0026#xE9;tu0026#xE9; passionnante de bout en bout et, plus encore aujourd’hui que lors de mon arrivu0026#xE9;e, j’ai pleinement conscience de l’honneur qui m’a u0026#xE9;tu0026#xE9; donnu0026#xE9; d’exercer le poste de Ministre des Entreprises publiques et de la Coopu0026#xE9;ration au Du0026#xE9;veloppement. Modestement, j’ai tentu0026#xE9; de renouer avec le ru0026#xF4;le qu’un u0026#xC9;tat, c’est-u0026#xE0;-dire la collectivitu0026#xE9;, est amenu0026#xE9; u0026#xE0; jouer dans les entreprises publiques. J’ai oeuvru0026#xE9; u0026#xE9;galement u0026#xE0; faire en sorte que notre petit pays assume pleinement le ru0026#xF4;le politique qui est le sien en Afrique centrale. Certes, il reste u0026#xE9;normu0026#xE9;ment de travail. Mais je quitte mes fonctions ministu0026#xE9;rielles avec le sentiment du devoir accompli. A refaire, je le ferais exactement de la mu0026#xEA;me maniu0026#xE8;re. Aussi, je souhaite vous remercier, vous toutes et tous, qui m’avez constamment soutenu dans les diffu0026#xE9;rentes initiatives que j’ai entreprises tout au long de ces 21 derniers mois. Tru0026#xE8;s sincu0026#xE8;rement, du fond du coeur, merci. Les routes sont longues, et aujourd’hui c’est seulement une page qui se tourne, non un livre que l’on referme. Les mois et annu0026#xE9;es u0026#xE0; venir seront particuliu0026#xE8;rement difficiles, en atteste le programme que le Gouvernement N-Va – MR va s’atteler u0026#xE0; mettre en oeuvre. Indu0026#xE9;pendamment des fonctions que j’exercerai doru0026#xE9;navant et qui semble plus u0026#xE9;loignu0026#xE9;e de la vie politique, je n’entends pas m’en tenir u0026#xE0; constater l’ampleur des du0026#xE9;gu0026#xE2;ts que le futur gouvernement occasionnera. Je compte bien poursuivre le combat entrepris pour lutter contre toutes les formes d’inu0026#xE9;galitu0026#xE9; et en faveur d’une plus grande justice sociale. J’en suis intimement convaincu: tous, qui que nous soyons et quelle que soit notre fonction, nous avons la capacitu0026#xE9; et le devoir de jouer un ru0026#xF4;le politique. Le combat ne s’achu0026#xE8;ve donc pas avec la fin de ma fonction; tout au plus, prendra-t-il une autre forme mais gardera le mu0026#xEA;me sens. Avec vous et pour vous. Une fois encore, merci.

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