La ministre flamande de l'Environnement Zuhal Demir (N-VA) en visite à l'usine d'AB Inbev à Louvain, à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau. © BELGA IMAGE

In het nieuws: chasse aux forages illégaux

Pierre Havaux
Pierre Havaux Journaliste au Vif

La Flandre se dessèche dramatiquement. Les autorités ne veulent plus d’un Far West où se puisent sauvagement ses eaux souterraines.

La Flandre perd les eaux. Elle recense aujourd’hui des rues entières de maisons fissurées en raison d’un sous-sol argileux victime de l’épuisement des eaux souterraines. La faute à des extractions excessives et à un drainage intensif qui ont pour effet de durcir gravement le sol. Face au désarroi d’un nombre grandissant de propriétaires réduits à contempler les dégâts, le monde politique monte au créneau pour fustiger un fléau connu de longue date mais que les autorités ont longtemps préféré ignorer. « Personne ne nie qu’aucune politique de l’eau n’a été menée, que la Flandre s’est littéralement asséchée durant ces cinquante dernières années et a perdu 75% de sa nature humide. Il n’est pas minuit moins cinq, il est minuit passé d’un quart d’heure« , admet Zuhal Demir (N-VA), en charge de l’Environnement au gouvernement régional.

Lorsqu’il a été fait grand cas de la sécheresse, u0022la première réaction d’un tas de Flamands a été de faire creuser en vitesse un puits d’eau.

Partout des cow-boys

La ministre déclare officiellement la guerre aux prélèvements massifs d’eau souterraine opérés sans autorisation. Le hic, c’est que les autorités régionales naviguent largement à vue, reconnaît encore Zuhal Demir pour qui la défaillance dans le contrôle exercé jusqu’ici par l’administration « défie l’imagination ». Instruction lui est donnée de se ressaisir et de sévir partout où il le faudra. Cibles privilégiées de la nouvelle approche répressive: les entreprises d’extraction qui se moquent des règles jusqu’à désinformer délibérément leurs clients à propos du permis de puiser. Les entreprises seront soumises à un traçage par GPS obligatoire, passibles d’amendes alourdies, voire d’un retrait d’agrément pour « tout qui croit que la Flandre, c’est le Far West », assure la ministre de l’Environnement. Fort bien, sauf que les cow-boys sont partout, pointe Bruno Tobback, député Vooruit dans l’opposition: lorsque, l’an dernier, il a été fait grand cas de la sécheresse, de l’assèchement des sols et de la chute du niveau des eaux souterraines, « la première réaction d’un tas de Flamands a été de faire forer en vitesse un puits d’eau. Impossible de trouver plus scandaleux. »

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