Les kots transformés en colocations dans les grosses bâtisses namuroises ? Une piste à suivre... © Coralie Cardon

Immobilier en province de Namur : pas d’axe routier, pas d’attractivité

En province de Namur, les zones plus rurales vivent en autarcie du fait de leur éloignement des grands axes de communication. Et leur marché immobilier en pâtit.

La province de Namur est réputée, en Wallonie, pour le prix élevé de ses maisons et de ses appartements. A l’exception, bien sûr, du Brabant wallon, qui profite pleinement de la proximité de la capitale, l’immobilier namurois truste le haut du classement au sud du pays. En 2018, la province se démarque aussi par une activité immobilière en hausse : le nombre de ventes conclues y a progressé de… 9 % par rapport à 2017 ! C’est la plus forte augmentation observée par les notaires wallons.

Et pour cause, la province est attractive. Surtout sa partie septentrionale, qui tire bénéfice de l’exode des Brabançons voisins d’une part, et du rayonnement de Namur-Ville, capitale administrative wallonne et ville universitaire, de l’autre. Les notaires namurois pointent également le réseau autoroutier développé qui parcourt son territoire et la relie à Liège, Charleroi, Luxembourg et, surtout, Bruxelles. Seules quelques sorties d’autoroute séparent en effet Namur de la capitale via la E411. Or, c’est à l’orée de celle-ci que commencent les embouteillages du matin, pas avant…

Les régions de Philippeville et de Dinant, par contre, ne peuvent pas en dire autant. Elles doivent se contenter d’un environnement plus rural, certainement plus désaxé, et du voisinage des provinces de Hainaut et de Luxembourg. Voire, dans une moindre mesure, de la France – et en la matière, Charleville-Mézières n’est pas Lille… Résultat ? Leur cote s’en ressent. Moins prisé, le sud de la province de Namur offre des prix beaucoup, beaucoup plus abordables. Entre Gesves, à l’est de Namur-Ville, dont l’une des entités figure parmi les  » plus beaux villages de Wallonie « , et Viroinval, au sud de Philippeville, le différentiel est énorme : une maison à Gesves en vaut presque trois à Viroinval.

Immobilier en province de Namur : pas d'axe routier, pas d'attractivité

Des appartements au top à Dinant et Ciney

Dans le détail, et sans surprise, les communes de Gembloux, La Bruyère, Eghezée, Fernelmont et Namur affichent des prix médians élevés, allant de 230 000 à 255 000 euros pour une maison. En seconde ligne, toujours proches de l’E411 mais plus éloignées de Bruxelles et du Brabant wallon, Profondeville, Assesse, Gesves et Ohey tirent aussi leur épingle du jeu : le prix médian des maisons s’y échelonne entre 226 000 et… 265 000 euros pour Gesves !

La carte est redistribuée – et plus intéressante à commenter – en ce qui concerne les appartements. Les promotions se multiplient ces dernières années dans la province, surtout à Gembloux, Namur et Profondeville, qui maintiennent des prix médians hauts, à respectivement 186 000, 176 000 et 173 000 euros. Ailleurs, Dinant (+3,1 %, à 165 000 euros) et Ciney (+17,4 %, à 162 000 euros) voient leurs appartements prendre de la valeur. Un effet  » Croisette  » pour la première, qui tient à la topographie même de Dinant, coincée entre la roche et la Meuse, analyse le notaire David Rémy, dont l’étude se situe à Fernelmont. Impossible d’y créer plus de logements sinon en divisant les biens existants ou en les démolissant pour mieux y en empiler plusieurs unités en lieu et place. Quant à Ciney, cette hausse de valeur impressionnante est le signe d’une évolution urbanistique majeure, le nombre d’appartements y supplantant doucement celui d’unifamiliales.

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