Gwendolyn Rutten (Open VLD) et Meyrem Almaci (Groen) © Debby Termonia

Gwendolyn Rutten: « La Wallonie peut plus facilement faire des efforts pour le climat »

Peter Casteels
Peter Casteels Journaliste freelance pour Knack

La présidente de l’Open VLD, Gwendolyn Rutten, souhaite que la Wallonie fasse plus d’efforts que la Flandre pour atteindre les objectifs climatiques européens. C’est ce qu’elle dit dans une interview croisée avec la présidente de Groen Meyrem Almaci.

Les efforts climatiques pour la Wallonie, la croissance économique pour la Flandre. Pour Gwendolyn Rutten (Open VLD), un tel accord est parfaitement envisageable dans les futures négociations climatiques. « La Wallonie a plus de forêts, plus d’espaces ouverts et moins d’industrie « , déclare Rutten à nos confrères de Knack. « Non seulement cela peut faciliter les efforts en faveur du climat, mais j’entends aussi des politiciens francophones dire qu’ils veulent être plus ambitieux. Si nous devons renégocier la manière dont la Belgique atteindra les objectifs européens en matière de climat, je m’attends à ce que la Wallonie participe davantage à l’effort ».

Transférer la facture à la Wallonie

Cette idée ne plaît guère à sa consoeur de Groen Meyrem Almaci: « J’espère vraiment que la Flandre affichera plus d’ambition », répond-elle. « Nous devrions nous efforcer davantage de protéger la rare nature qui reste en Flandre. Ne rien faire coûte beaucoup plus cher. Transférer la facture à la Wallonie ne suffira pas. »

La voiture-salaire fait également l’objet de dissensions. Sans surprise, Groen souhaite l’abolir, alors qu’Open VLD estime qu’il faut la garder. « 9% des employés ont une voiture-salaire. En tout, cela nous coûte 3,5 milliards d’euros. Nous disons : supprimez progressivement les voitures-salaires et investissez cet argent en budget mobilité pour tous. Une grande partie des employés en profiteraient, car 40% ne bénéficient pas de remboursement pour leur transport. En plus, nous prévoyons une baisse de taxes. En net, tout le monde aura plus », explique Meryem Almaci.

« Une voiture-salaire fait partie du package salarial. Vous la supprimez et redistribuez l’argent. Mais ce n’est pas ainsi que vous allez compenser ces 500 euros par mois : les gens qui ont une voiture-salaire perdront des plumes », rétorque la présidente de l’Open VLD.

Les ambitions climatiques flamandes ne sont pas la seule pomme de discorde entre les bleus et les verts. L’interview révèle que l’Open VLD et Groen s’accordent sur très peu de thèmes. « Lorsqu’il s’agit d’économie, nous semblons vraiment vivre dans un monde différent. J’aime beaucoup vivre en Belgique. On peut toujours faire mieux, évidemment, mais on vit bien », constate Rutten. Elle ne cache pas que son parti préférerait gouverner à nouveau avec la N-VA et le CD&V.

« Vous serez peut-être surpris, mais ces dernières années, nous nous sentions bien dans cette coalition. Sur les dossiers socio-économiques, nous avons bien travaillé avec la N-VA, même si sur d’autres points, nous étions souvent en désaccord. Avec le CD&V, nous avions un peu plus de mal pour les dossiers socio-économiques, mais dans un domaine tel que la justice nous avons mené d’importantes réformes. Charles Michel a bien fait son boulot. Après le 26 mai aussi, ce pays aura besoin d’un Premier ministre bleu qui incarne un tel projet de réforme », déclare-t-elle.

Rutten rejette résolument toute spéculation sur une éventuelle candidature au poste de Premier ministre. Pour tous les gens et les journalistes qui parieront sur le prochain Premier ministre : « Je ne suis pas candidate ».

Un leadership féminin

Meryem Almaci, à qui on pose la même question, répond moins catégoriquement. « Aujourd’hui, ce pays a vraiment besoin d’un gouvernement de redressement socio-économique, après les décombres du gouvernement Michel. Nous ne pouvons pas supporter ce cabinet encore cinq ans : d’abord ils se sont chamaillés, puis ils se sont disputés ouvertement et cela a terminé en divorce. Je vais lutter pour chaque voix afin de réaliser le changement après les élections. Mais je suis féministe aussi, et je pense qu’il faut un leadership féminin à ce pays. »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire