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Georges-Louis Bouchez: « Il faut arrêter de parler d’élections si on ne les veut pas »

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Le président du MR réaffirme que la tripartie classique minoritaire n’est « pas un premier choix », sans la rejeter. Et demande à son homologue du PS de cesser ses menaces électorales.

Georges-Louis Bouchez, président du MR, estimait mardi que la proposition émise par Paul Magnette d’une tripartite classique minoritaire, soutenue de l’extérieur par la N-VA ou les écologistes n’est « pas le premier choix ». Il s’en est expliqué plus longuement ce mercredi matin sur LN24.

« Il ne faut pas jouer au petit jeu qui vise à flinguer chaque initiative ou chaque idée, entame-t-il. Maintenant, je l’ai clairement dit : ce ne peut pas être un premier choix. Si on nous démontre que rien d’autre n’est possible, pourquoi pas, il faudra quand même faire avancer le pays et ne pas le laisser dans un blocage alors que nous devons adopter un plan de relance. Mais à mon sens, la démonstration n’est pas faite. » Il n’endosse donc pas l’idée immédiatement, mais il ne la rejette pas..

Le libéral insiste aussi: « Il faut sortir de cette idée selon laquelle c’est soit cette idée, soit des élections. Moi j’avais lu il y a dix jours : c’est soit une alliance PS / N-VA, soit des élections. » C’est ce que Paul Magnette affirme aujourd’hui, précise le journaliste Martin Buxant. « Je sais, mais il a tort, rétorque Georges-Louis Bouchez. On avait déjà évoqué cela si le dialogue PS/N-VA n’aboutissait pas, si la Vivaldi n’arrivait pas… Il faut arrêter d’utiliser ce mot ‘élections’ si on ne les veut pas. On appelle ça des prophéties autoréalisatrices : à force de répéter quelque chose, cela se produit. »

Que pense-t-il de ce concept de « majorité relative » mis en avant par Paul Magnette? « C’est un gouvernement qui serait minoritaire. Est-ce que pour autant, c’est impossible à mettre en oeuvre? Pas nécessairement. C’est clair que cela n’offre pas la même stabilité qu’une majorité. Maintenant, il y a d’autres minorités aussi qui pourraient être possibles, dès lors que l’on se dit qu’un minorité devient acceptable. » Le jeu de poker se poursuit.

Cette proposition de gouvernement minoritaire existe ailleurs en Europe, reconnaît-il. « Mais ce ne n’est pas dans la tradition belge et c’est quand même le symptome d’un grand problème démocratique. »

Les nationalistes flamands continuent, eux, à réclamer une majorité dans leur groupe linguistique et certains éditorialistes parlent de « démocratie relative ». « Ils n’ont pas tort sur le constat. Cela existe dans d’autres pays européens. Est-ce possible dans la culture belge? Je n’en suis pas convaincu. Je rappelle que Paul Magnette avait aussi tenté une initiative minoritaire en Wallonie: on nous parlait du gouvernement Coquelicot, on a bien vu que ce n’était pas possible. »

La volonté du MR reste de trouver une formule majoritaire. « Mais ne balayons pas pour autant cette idée, si rien d’autre n’est possible à un moment donné. »

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