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Flandre : touche verte à une domination N-VA

Pierre Havaux
Pierre Havaux Journaliste au Vif

L’effet N-VA ne faiblit pas et tend à s’ancrer en terrain local. Le parti de Bart De Wever maintient son emprise sur une scène politique flamande gagnée, comme au sud du pays, par une poussée écologiste. Le premier parti de la suédoise peut voir l’avenir avec sérénité.

Il a gagné son pari. Anvers reste à lui et aux siens. Bart De Wever, maïeur sortant de la Métropole, sera encore le maître de la ville. Il y conforte son leadership personnel et la domination de sa formation sur la cité portuaire : la N-VA créditée de 35, 9% des voix en début de soirée, c’est un peu moins que les 38% des voix obtenues six ans plus tôt. Le CD&V Kris Peeters pourra rester ministre au gouvernement fédéral, il peut oublier le fauteuil maïoral.

Bart De Wever peut aussi être fier de ses lieutenants, ils ont répondu aux attentes : Jan Jambon à Braschaat, Zuhal Demir à Genk, Steven Vandeput à Hasselt, Théo Francken à Lubbeek, ont fait bien mieux que résister.

A défaut de cartonner encore et encore, la N-VA confirme dans ses places fortes, assure, poursuit la course en tête. Elle ne devrait pas sortir affaiblie de sa position au sein de la suédoise (N-VA – MR – CD&V – Open VLD). L’usure du pouvoir, fédéral ou régional, semble n’avoir guère de prise sur le parti nationaliste flamand. Qui devrait ajouter à son chapeau la plume d’un ancrage provincial et local en Flandre, en dépit de rendez-vous manqués à Gand, à Bruges et à Ostende, la ville du sp.a Vande Lanotte.

Alors, qui pour contester sérieusement la domination du parti nationaliste flamand au nord du pays, au point de semer chez lui de premiers gros doutes ? Groen est certes en hausse toute, désormais deuxième parti anversois qui double son score (16,5%) dans le fief de Bart De Wever et qui a un peu partout le vent en poupe, porté par la même vague verte qui submerge le sud du pays.

Mais la Flandre qui continue à vivre sous le charme de la N-VA ne tourne pas totalement le dos à son extrême-droite, le Vlaams Belang, qui dans la plupart des villes redresse la tête et en tout cas réussit à la garder hors de l’eau. Cette même Flandre qui persiste à ne pas se jeter dans les bras de la gauche radicale : il se confirme que le Pvda n’est décidément pas le PTB et ne réalise pas les percées de ses ailes wallonne et bruxelloise. Au point, selon de premières tendances, d’être en recul dans le Limbourg, province à l’électorat pourtant populaire.

La Flandre garde le cap. Celui d’une droite nationaliste à présent mâtinée d’écologie. Curieux alliage.

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