Pierre Havaux

Flandre: « Mais oui, mais oui, l’école n’est pas finie »

Pierre Havaux Journaliste au Vif

Il les veut d’attaque pour la rentrée de septembre. Débarrassé.e.s autant que possible des séquelles qu’a pu laisser le Covid-19 dans leur bagage scolaire. Les petit.e.s. Flamand.e.s n’ont que trop manqué la classe au printemps dernier et le ministre en charge de leur instruction, Ben Weyts (N-VA), qui est comme un père pour eux, se fait du souci pour leur scolarité.

Vive les vacances, les cahiers au feu et les profs au milieu ? Ce genre de comptine est bonne pour l’enseignement francophone où on a revendiqué le droit légitime pour tous de souffler après une année scolaire plus que chahutée. La reprise en main et la remise à niveau, ce sera pour septembre.  » Je ne souhaite pas le retour des enseignants avant la fin des vacances d’été « , a assez dit et répété la ministre de l’Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Caroline Désir (PS). Son homologue au nord du pays n’a pas eu cette patience.

Appuyer sur le bouton  » pause  » cet été, très peu pour lui. Ben Weyts souhaitait voir l’enseignement flamand, en particulier primaire, maintenir certaines portes ouvertes en juillet et en août. Fréquentation des cours non obligatoire bien sûr mais vivement conseillée aux élèves issus de milieux défavorisés, exposés au risque de décrochage scolaire et en froid avec une maîtrise correcte du néerlandais, ce qui est un vrai motif d’inquiétude pour le ministre. Offre d’autant plus à saisir qu’elle est gratuite pour les parents puisque financée par le budget flamand.

Des volontaires ? Plutôt, oui. Activée depuis le 6 juillet, la formule  » zomerscholen  » ou écoles d’été recense quelque 150 établissements qui se sont portés volontaires et Ben Weyts ne désespère pas d’atteindre le cap des 170. Si l’offre est bien là, la demande lui est déjà supérieure : les listes d’inscription s’allongent à vue d’oeil et les capacités d’accueillir les 7 500 élèves attendus arrivent à saturation. Il n’y en aura sans doute pas pour tout le monde en août, lorsque les écoles d’été tourneront à plein régime. Qu’à cela ne tienne, un plan B à 600 000 euros a été prévu : YouTube, Instagram, TikTok ou encore le site de la VRT seront mobilisés pour relayer une plateforme multimédia qui livrera de façon amusante des leçons sur mesure à l’intention des élèves du primaire.

Ben Weyts est un ministre agréablement surpris d’être en passe de réussir son pari. D’autant plus soulagé que le succès d’affluence se manifeste en milieu urbain et devrait donc toucher le public prioritairement ciblé. Et d’autant plus fier que  » nous sommes en train de dépasser l’exemple hollandais qui nous a inspirés.  » Une fois n’est pas coutume, même l’opposition politique applaudit, touchée par tant d’enthousiasme.  » Chapeau à nos écoles !  » se réjouit Hannelore Goeman, députée communautaire SP.A.  » C’est incroyable, nous vivons une révolution dans le monde de l’enseignement « , abonde Elisabeth Meuleman (Groen), toute remuée par  » cette mobilisation de nombreux enseignants qui ont déjà tellement donné ces derniers mois. C’est fantastique, vraiment très beau.  »

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