Examens de fin d’année : l’enseignement libre prône l’autonomie de décision des établissements

Stagiaire Le Vif

Contrairement à une partie du réseau officiel, l’enseignement libre confessionnel laisse le choix aux établissements pour l’organisation des examens de fin d’année, explique Christian Carpentier, porte-parole du secrétariat général de l’enseignement catholique (SeGEC) .

En Belgique, l’enseignement libre confessionnel représente 50% des établissements de la Communauté française. Pour les examens de juin, les maîtres mots de l’enseignement libre sont la bienveillance à l’égard des élèves, le discernement pour tenir compte du contexte exceptionnel qui dure depuis plus d’un an et la confiance dans les équipes éducatives. Pour Christian Carpentier, ce sont elles les mieux placées pour juger de la situation de leurs élèves.

Quelles sont les mesures générales pour les examens de fin d’année ?

Christian Carpentier : Pour les examens du 30 juin, le SeGEC a décidé de ne prendre aucune mesure générale d’annulation. Il y a une série d’épreuves certificatives diplômantes qui ne peuvent pas être annulées. Prévoir des formes d’évaluation a du sens à nos yeux. Elles permettent aux élèves de se situer dans leurs connaissances et aux enseignants de se préparer pour l’année prochaine en ayant une meilleure vision du niveau des élèves pour préparer la rentrée prochaine. D’ailleurs l’an prochain il faudra sans doute rattraper une partie du retard cumulé depuis mars 2020…

Quelle forme prendront les examens ?

Cela pourra être le maintien total des sessions à l’ancienne, une annulation totale ou des évaluations tout à fait différentes. Chaque équipe éducative pourra décider de la forme la plus adaptée pour son établissement. Une école n’est pas l’autre, les degrés ne sont pas les mêmes, les enseignants savent ce qu’ont vécu les élèves, ce qu’ils ont traversé, ce qu’ils ont acquis et ce qu’ils ont accumulé comme retard. Les écoles qui ont maintenu les évaluations précédant les vacances de Pâques pendant la suspension des cours, par exemple, pourront décider qu’il n’est pas nécessaire d’évaluer les élèves une seconde fois en cette fin d’année. D’autres choisiront les matières les plus importantes et évalueront les élèves sur cette base. Chaque établissement est particulier et libre de décider.

Les examens pourront donc se dérouler en présentiel ?

Toutes les formules sont possibles. À partir du moment où il y a un retour à 100 % en présentiel à partir du 10 mai, le distanciel n’est plus obligatoire. Aujourd’hui, il s’agit de définir le contenu, la forme, la durée en jour et le rythme des évaluations.

Les redoublements risquent-ils d’augmenter ?

Il n’y pas de risque particulier. Quand nous disons qu’il faut de la bienveillance et du discernement, c’est qu’il faut tenir compte du fait que l’année des élèves a été très fortement perturbée dans les exigences d’évaluation et le niveau d’exigence au moment de la correction… Même plus, puisque les perturbations remontent à mars 2020.

L’évaluation est-elle nécessaire dans le processus d’apprentissage des élèves ?

Évaluer le niveau d’un élève est quelque chose de positif et pertinent. Cela sert à estimer si la matière et les acquis nécessaires pour l’année prochaine ont été bien compris. Les enseignements pourront ensuite construire et adapter les cours pour la rentrée prochaine. S’ils se rendent compte que les élèves de quatrième n’ont pas étudié une matière ou une partie de celle-ci, ils sauront qu’il faudra la revoir l’année suivante. Autrement, grâce aux résultats des évaluations, la matière pourra être considérée comme acquise. Quelle que soit sa forme, c’est à cela que sert une évaluation. Pour qu’un élève réussisse, il faut qu’il puisse se positionner en étant évalué. Nous souhaitant éviter qu’un élève se retrouve en cinquième année et se rendre compte qu’une matière entière de quatrième n’a pas été acquise. Il risque de ne pas pouvoir suivre.

Comment considérez-vous la décision de l’enseignement officiel ?

Le WBE [Wallonie Bruxelles Enseignement] est libre de faire ce qu’il veut. Il représente 15 % des écoles, a décidé d’annuler toutes les sessions d’examens, hormis celles qui sont obligatoires, nous ce n’est pas notre philosophie. Renoncer à toute forme d’évaluation pendant un an n’est pas une solution. Nous insistons sur le fait de cerner le degré d’acquis et d’apprentissage des élèves.

La date butoir du 10 mai a été décidée pour que les écoles préviennent parents et élèves du processus mis en place d’ici à la fin de l’année. Chaque établissement devra clarifier la forme et la date des évaluations. Cela permettre aux élèves de se préparer pour le 30 juin.

Anaelle Lucina.

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