Alda Greoli, Ministre francophone de la Culture, de la petite Enfance et de l'Éducation permanente. © BELGA/Thierry Roge

Etudes de médecine: Alda Greoli dénonce un filtre supplémentaire alors que la pénurie est criante en Wallonie

La ministre wallonne de la Santé, Alda Greoli (cdH), dénonce mercredi l’intention de la ministre fédérale de la Santé publique, Maggie De Block (Open VLD), d’instaurer des attestations de contingentement en fin d’études de médecine, soit une sélection supplémentaire. Limiter davantage le nombre de médecins ne va pas aider à résoudre la pénurie qui fait rage au sud du pays, souligne la vice-présidente des gouvernements francophone et wallon.

Les derniers chiffres de l’Agence pour une vie de qualité (Aviq), datant de janvier 2018, indiquent que 144 communes wallonnes se trouvent dans une situation de pénurie en termes de médecin généraliste, signale Mme Greoli dans un communiqué. Cette situation s’aggrave continuellement étant donné qu’en 2016, 119 communes seulement étaient concernées par la pénurie.

Zones rurales

Instaurer un nouveau filtre aux études de médecine n’améliorera pas la situation, surtout critique en zones rurales, pointe la ministre wallonne. Une situation absurde alors que les médecins formés ailleurs dans l’Union européenne ne sont pas limités, relève Catherine Fonck, cheffe de groupe cdH à la Chambre.

Maggie De Block veut imposer une attestation de contingentement aux étudiants en médecine pour obtenir une place de stage et un numéro Inami, afin d’éviter que trop de numéros Inami ne soient octroyés par rapport à ce qui était prévu. Elle soumettra un projet d’arrêté royal au gouvernement cette année, a-t-elle indiqué dans sa note de politique générale.

« Irresponsable et inacceptable »

C’est « irresponsable et inacceptable », dénonce Mme Fonck. « Il s’agit purement et simplement d’une décision destinée à faire mal aux jeunes médecins et dentistes francophones, faisant fi des critères objectifs et scientifiques répondant aux besoins réels en santé publique. »

Alda Greoli déplore cette annonce « sans coordination avec les autres niveaux de pouvoir responsables ». Elle appelle Mme De Block à « concerter davantage ce type d’annonce » et demandera l’inscription de ce point au prochain comité de concertation, indique-t-elle. Elle demande enfin de laisser le temps à l’examen d’entrée francophone instauré en 2017 de faire ses preuves avant de vouloir le corriger.

Ecolo plaide de son côté pour une logique de planification territoriale de l’offre de soin, au lieu des quotas Inami, afin de répondre aux besoins réels de la population. Pour les écologistes, organiser une politique de santé de qualité, accessible et équitable est « impossible en s’obstinant dans le système actuel ou dans un système de contingentement tel que proposé par Maggie De Block. (…) L’inertie répétée et les choix idéologiques du gouvernement fédéral risquent de sacrifier non seulement toute une génération d’étudiants mais aussi de mettre à mal une politique de santé publique adaptée aux besoins », concluent-ils.

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