Aussi grand que le fossé puisse paraître, cela vaut toujours la peine de tenter de réparer le lien entre parents et enfants. © Getty

Éducation : comment imposer des limites à son enfant ? 

Stagiaire Le Vif

Nombreux sont les parents qui intègrent la punition dans leurs méthodes d’éducation. Pourtant, la punition n’apprend rien aux enfants. Cela veut-il pour autant dire qu’il ne faut imposer aucune limite ?

Il crie, tape du pied, n’en fait qu’à sa tête… L’enfant a plus d’un tour dans son sac pour tester les limites de ses parents. Des comportements qui peuvent très vite faire monter la tension à la maison comme à l’extérieur. Pour y remédier, les parents peuvent être amenés à punir leur enfant. Un moyen pour eux de canaliser l’attitude de l’enfant qu’ils trouvent inacceptable.  

Pourquoi des limites ? 

La punition seule n’est cependant pas une solution. Elle n’apprend pas à l’enfant à ne plus reproduire son mauvais comportement. En réalité, cela reflète uniquement la désapprobation du parent. C’est pourquoi il est important d’expliquer à l’enfant les raisons pour lesquelles il est réprimandé. Imposer des limites à l’enfant semble être essentiel. 

Les limites permettent d’apporter un cadre sécurisant à l’enfant. Elles doivent être posées dès son plus jeune âge car cela va lui donner une manière de fonctionner. Il sait ce qu’il peut faire et ce qu’il ne peut pas faire. Cependant, ce n’est pas une raison pour mettre des limites à tort et à travers. Nathalie Bosquée, neuropsychologue pour enfants et adolescents, rappelle l’importance des limites : « Il faut que ce soit toujours les mêmes limites. Évidemment, il peut y avoir une flexibilité dans certaines situations. Par exemple, lorsqu’un parent impose une heure d’écran à un enfant de 10 ans, que son copain vient à la maison et qu’ils aiment tous deux jouer aux jeux vidéo, l’adulte peut lui permettre de jouer un peu plus longtemps. Mais cela doit rester exceptionnel. En temps normal, la limite sera remise à une heure d’écran ». 

Ni trop, ni trop peu 

Attention à ne pas être dans l’excès. Trop de limites, ou pas de limite du tout, peut avoir un impact sur l’enfant. Nathalie Bosquée explique les conséquences : «  Un parent trop autoritaire va pousser un enfant à ne pas devenir très responsable. L’enfant va toujours tenter de se dédouaner. Il n’assume pas sa responsabilité ou peut même finir par se refermer sur lui-même. À l’inverse, si le parent ne met aucune limite, l’enfant devient roi. Il devient alors égocentrique et pense avoir le droit de tout faire puisque ses parents s’adaptent et lui donnent tout ce qu’il désire ».   

Maman a dit « oui », mais papa a dit « non » 

L’éducation donné par l’un peut être différente de celle donné par l’autre. L’enfant peut parfois être tiraillé entre deux situations. Entre une maman qui lui dit « oui » et un papa qui lui dit « non », il finit par être perdu et ressent une certaine injustice. Selon Nathalie Bosquée, lorsqu’il y a un manque de cohérence entre les parents, il y a un risque que l’enfant développe un trouble de l’opposition et de la provocation (TOP). Résultat ? L’enfant développe des problèmes du comportement que les parents n’arrivent plus à gérer. « Les parents sont complètement dépourvus. Ils tentent la rigidité pour se faire obéir. Comme ça ne fonctionne pas, ils deviennent alors laxistes car ils ont le sentiment que quoiqu’ils disent, leurs enfants ne les écouteront quand même pas. Ils finissent par basculer d’une méthode à une autre, ce qui peut amener une certaine incohérence dans la méthode parentale  », explique Nathalie Bosquée. 

Pour vivre en harmonie, il faut donc trouver le juste milieu : ni trop de limites, ni trop peu. Juste des limites claires, précises et justifiées qui sont nécessaires à l’apprentissage de l’enfant. 

Laura Droesbeke

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