L’abandon du statut de prof au profit de CDI pourrait occasionner des surcoûts, selon des experts. Néanmoins, la FWB n’entend pas renoncer à cette réforme de l’enseignement. «Je comprends l’inquiétude, mais il faut regarder la réalité en face», selon la ministre Glatigny.
Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles n’entend pas pour l’heure renoncer à sa réforme du statut des enseignants, malgré les craintes exprimées par un comité d’experts quant à son impact budgétaire, a laissé entendre la ministre de l’Education, Valérie Glatigny (MR).
Selon un récent rapport d’experts mandatés par le gouvernement pour l’éclairer dans sa volonté d’assainir les finances de la FWB, l’abandon du statut pour les profs au profit de contrats à durée indéterminée pourrait générer des surcoûts « très conséquents » (plusieurs centaines de millions d’euros).
Interrogée sur ce point, Mme Glatigny a précisé que la réforme envisagée par le gouvernement ne s’appuyait pas sur un scénario unique, mais que « différents modèles » étaient à l’étude. « Il n’y a pas de modèle choisi encore. Certains modèles sont coûteux, d’autres le sont moins », a fait valoir la libérale. La facture de la réforme dépendra notamment de la cotisation de responsabilité que le Fédéral demandera à la FWB pour les pensions de ses enseignants, a-t-elle éclairé. En fonction de la hauteur du montant qui sera arrêtée, « le modèle pourrait être avantageux », a jugé la ministre. « Il faudra avoir une attention à la question budgétaire (…) et choisir le modèle le moins coûteux ».
A rebours des velléités de la ministre, le groupe d’experts recommande aussi au gouvernement de mener à bien l’allongement prévu du tronc commun, ce qui permettra d’économiser plusieurs dizaines de millions d’euros grâce à la fin des cours à options en 3e secondaire. « Mais ces économies, elles seront dues à des emplois perdus. Il s’agit de 1.400 emplois! », a néanmoins rappelé Mme Glatigny, tout se montrant préoccupée par les conséquences sociales de l’allongement du tronc commun.
Menace de grève
Face aux recommandations du groupe d’experts, les syndicats des enseignants ont réagi négativement, notamment face à toute augmentation de la charge horaire des profs ou la fin de dispositif de fin de carrière. Ces syndicats ont d’ailleurs clairement laissé planer une menace de grève si ces mesures étaient mises en oeuvre.
« Je comprends l’inquiétude », a encore dit Mme Glatigny, alors que le gouvernement vient d’entamer son conclave budgétaire. Il ne plaît à personne de devoir faire des économies, « mais il faut regarder la réalité en face« , a-t-elle ajouté, rejetant au passage les critiques formulées à gauche sur la composition du groupe d’experts désignés par le gouvernement.
« Casser le thermomètre n’a jamais fait baisser la température. Notre volonté est de ne pas laisser une dette énorme. On ne travaille pas pour la prochaine élection. On travaille pour la prochaine génération ».