Charles Michel, président du MR.

Elections 2019: le MR a le sentiment d’avoir limité la casse

Le Vif

Au lendemain d’élections qui l’ont vu baisser partout mais préserver sa seconde place sur l’échiquier politique francophone, le MR a le sentiment d’avoir « limité la casse » et se place en position d’attente, lui qui n’a la main nulle part.

« On est loin des mauvaises nouvelles qui étaient prédites, même si c’est un recul », a commenté lors d’un bureau de parti Charles Michel, président du MR et Premier ministre du gouvernement démissionnaire.

Comme les deux autres partis dits traditionnels que sont le PS et le cdH, le MR a fait les frais du scrutin de dimanche soir qui a consacré les percées du Vlaams Belang au nord et du PTB au sud, ainsi qu’une remontée d’Ecolo.

Le MR perd 6 de ses 20 sièges à la Chambre, 5 de ses 25 sièges au Parlement wallon, 5 de ses 18 sièges au Parlement bruxellois et un de ses 3 sièges au Parlement européen. Les gouvernements dans lesquels ils siégeaient (Fédéral, Wallonie) n’ont plus d’assise parlementaire suffisante pour être reconduits.

Si les réformateurs doivent abandonner à Ecolo leur deuxième place à Bruxelles, ils la préservent en Wallonie et en Fédération Wallonie-Bruxelles. Après une campagne électorale offensive, en particulier à l’égard des Verts, ils se disent « disponibles et constructifs » pour tenter d’entrer dans les gouvernements.

La constitution rapide d’exécutifs régionaux qui pourrait les laisser de côté semble les effrayer. « Nous verrons si les dynamiques dans les Régions vont simplifier ou compliquer les débats au Fédéral », a commenté M. Michel.

Car la situation au Fédéral est particulièrement complexe au vu de la poussée des extrêmes, confirme le vice-Premier ministre Didier Reynders.

« J’espère qu’on va trouver des formations politiques suffisamment raisonnables pour laisser l’aventure institutionnelle de côté et travailler aux enjeux de la campagne: changement climatique, pouvoir d’achat, soutien à l’activité économique… Sinon le risque est de bloquer le pays », prévient-il.

Pour le gouvernement fédéral, « il appartient d’abord aux partis flamands de se prononcer », selon lui. Peu avant les élections, le MR avait réaffirmé un axe socio-économique avec le CD&V et renforcé ses liens avec l’Open Vld. Interrogé sur la N-VA, Didier Reynders reconnaît que « tout le monde est contournable », mais il met les partis francophones qui ont prononcé des exclusives ces dernières semaines face à leurs responsabilités: « si des partis francophones veulent faire fonctionner la Belgique, il faut trouver des partenaires flamands… »

Si l’heure n’est pas aux réjouissances, les libéraux ont le sentiment d’avoir « limité la casse ». L’autorité du président Charles Michel n’aurait pas été remise en cause en bureau. Les réformateurs disent désormais attendre le PS. A Bruxelles, la tête de liste régionale Françoise Schepmans s’est montrée prête à discuter avec tous les partis démocratiques pour un programme qu’elle qualifie « d’ouverture et de progrès ».

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