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Dix mille profs défilent dans les rues de Liège

Le Vif

Sifflets en bouche et calicots à bout de bras: quelque dix mille enseignants ont défilé jeudi dans les rues de Liège pour réclamer un changement de cap de la politique scolaire en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Pour la troisième fois depuis le début de l’année, les profs entendaient dénoncer la succession de réformes imposées à l’école, le nombre élevé d’élèves par classe, le poids de leur travail administratif, la volonté du gouvernement d’imposer une nouvelle procédure d’évaluation des enseignants, ainsi qu’un manque généralisé de moyens.

Au nombre de 10.000 selon la police -15.000 selon les syndicats-,  les manifestants ont quitté leur point de ralliement à la gare des Guillemins pour traverser toute la cité mosane dans un concert de pétards, de coups de sifflet et de cornes de brume . Les nombreux calicots visibles jeudi laissaient clairement transpirer le désarroi du corps enseignant: « Réformes précipitées, école méprisée », « C’est la lutte des (petites) classes » ou encore « On coule… ».

Au centre de toutes les critiques: les réformes imprimées par le Pacte pour un enseignement d’excellence, ce vaste chantier initié sous la précédente législature et poursuivi par la majorité actuelle. « Le pacte d’excellence, on n’en veut pas! », hurle à tue-tête un groupe de manifestants en début de cortège avant de reprendre en mode chanson: « Caro (en référence à la ministre de l’Education, Caroline Désir, ndlr) si tu savais, ta réforme où on se la met! ». Dans foule bigarrée, une toute jeune enseignante arbore une pancarte proclamant « De la vocation à la désillusion ».

« J’adore mon métier, mais je ne me vois pas continuer dans un enseignement qui va droit dans le mur », confie Laetitia, une prof de français dans une école de Chênée. Dans la profession depuis six ans, elle avoue avoir repris les cours pour trouver un autre emploi. « Notre métier devrait être motivant, dynamique. Mais on nous retire tout ce qui nous permet de faire un travail de qualité », se lamente-t-elle.

   « Si les parents comprenaient ce qui est en train de se passer pour leurs enfants, c’est eux qui seraient occupés à manifester aujourd’hui! », renchérit sa collègue Lindsay, titulaire d’un cours de technologies.

   Imposant, très bruyant, coloré par de nombreux drapeaux et chasubles syndicales, le cortège des manifestants a défilé pacifiquement devant les sièges liégeois des différents partis politiques pour leur « demander de s’engager dans une autre politique ».

   La manifestation doit s’achever en début d’après-midi place Saint-Léonard par une série de discours de représentants syndicaux.

   Ceux-ci rencontreront ensuite à 15h00 à la Cité Miroir à Liège la ministre de l’Education Caroline Désir (PS), ainsi que d’autres membres du gouvernement de la FWB.

   Les syndicats espèrent y entendre l’annonce par l’exécutif d’une série de mesures rencontrant leurs exigences.

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